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Gangrène

Qu’est ce qu’une gangrène ? Quelles peuvent en être les causes ? Quelles sont ses différentes formes et comment se manifestent-elles ? Comment les traiter ? Trouvez les réponses à ces questions dans ce billet. Ce dernier ne remplace pas toutefois les avis médicaux.

Présentation de la gangrène

La gangrène peut être définie comme étant la putréfaction d’un tissu due à une interruption de la circulation sanguine. Elle peut toucher n’importe quelle partie du corps dont le plus souvent les extrémités telles que la jambe, les orteils et les doigts. Dans des cas plus rares, les viscères dont les poumons, le foie et les intestins peuvent également en être concernés. Selon par ailleurs sa gravité, cette forme de nécrose tissulaire peut rapidement s’étendre vers les parties adjacentes et nécessiter alors un pontage ou une amputation. D’où l’importance de sa prise en charge rapide.

Cette maladie n’est, en outre, ni génétique ni congénitale. Elle n’est pas non plus contagieuse.

Causes de la gangrène

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce type de nécrose tissulaire.

Blessure ;
Contusion ;
– Plaie ;
– Abcès ;
– Opération chirurgicale ;
– Hémorroïdes ;
– Fissure anale ;
– Ulcère ;
– Diverticulites ;
– Angiopathie ou pathologie des vaisseaux sanguins tels qu’une artérite ;
– Troubles de la circulation sanguine tels qu’en cas de maladie de Raynaud ;
– Thrombose, embolie ;
– Immunodéficience ;
– Obésité ;
– Tabagisme ;
Diabète ;
Hypercholestérolémie ;
– Infection par des germes tels que par un clostridium ou un streptocoque ;
– Engelure grave.

Manifestation de la gangrène

Les gangrènes peuvent être reconnues par certains symptômes.

– Perte de sensibilité de la zone touchée ;
– Perte de mobilité s’il s’agit d’un membre ;
– Froideur ;
– Assombrissement puis nécrose.

Il est, en outre, possible de regrouper les gangrènes en trois grandes catégories.

gangrène
Différentes formes de gangrène: sèche, humide, gazeuse

– La forme sèche

Cette forme est causée par une interruption de la circulation du sang dans une partie du corps. Elle peut être secondaire à l’obstruction ou à la compression d’un ou de plusieurs vaisseaux sanguins. La zone du corps touchée prend d’abord une couleur pâle due à sa non vascularisation, s’assombrit ensuite par manque d’oxygénation et devient pour finir noirâtre à cause de sa nécrose.

– La forme humide

Celle-ci est due à l’infection de la forme sèche. Elle se manifeste par le gonflement et le suintement des tissus putréfiés.

– La forme gazeuse

Cette forme dangereuse est causée par une infection par le Clostridium perfringens de type A. Il s’agit d’une bactérie anaérobie qui infecte les plaies où certaines cellules sont privées d’oxygène. Sa période d’incubation peut aller de 18 à 36 heures. Les gaz que le clostridium émet sont hautement toxiques pour les cellules humaines et sont à l’origine de la putréfaction tissulaire. À moins que l’infection ne soit, par ailleurs, stoppée rapidement, ces toxines peuvent atteindre le sang et se propager dans tout le corps.

La nécrose se manifeste par l’apparition sous la peau de bulles remplies de liquide violacé. Une odeur nauséabonde émane également des tissus infectés et des sensations de crépitement sont ressenties à la palpation. La peau prend au début de l’infection une couleur rouge puis marron. S’il y a aggravation, elle devient noire verdâtre due à la putréfaction des tissus affectés.

À une certaine étape de l’infection, la personne va ressentir une douleur intense et une grande fatigue. Sa température et son rythme cardiaque vont s’accroître et sa tension artérielle peut rapidement baisser. Survient par la suite un coma voire la mort.

Traitement de la gangrène

Le traitement des gangrènes relève essentiellement de la compétence médicale. Il doit se faire dans les plus brefs délais pour éviter toute prolongation de la privation d’oxygène au niveau des tissus concernés.

Certains remèdes peuvent, par ailleurs, être recourus pour prévenir une mauvaise vascularisation ou une infection d’une plaie.

– Bonne hygiène notamment en cas de plaie ;
– Vigilance des personnes à risque telles que les personnes âgées, les diabétiques, les hypercholestérolémiques en cas de blessure notamment aux pieds ;
– Garder les extrémités au chaud en période hivernale ;
– Plusieurs études scientifiques s’accordent sur les puissances curative et antiseptique du miel. Un essai clinique a, entres autre, montré que ce remède naturel est plus efficace que les antibiotiques pour soigner des lésions qui peuvent mettre des mois à guérir (1) ;
– Selon quelques essais cliniques, certains bioflavonoïdes dont les oxérutines sont efficaces en cas d’hémorroïdes (2). Le manque d’études menées sur l’homme ne permet pas encore de confirmer l’effet de ces molécules ;
– Quelques essais cliniques réalisés sur des animaux ont montré que les limonoïdes et flavonoïdes des agrumes peuvent réduire les taux de cholestérol et de triglycéride pouvant boucher les vaisseaux sanguins et limiter l’oxygénation des plaies (3). L’étude n’a pas encore, toutefois, été menée sur des sujets humains. Ce qui ne nous permet pas de confirmer l’efficacité de ces principes actifs.

Pour éviter les formes aggravées dues à des infections, il reste prudent de consulter un médecin. Ce professionnel saura vous prescrire un traitement efficace et sans danger.

Référence

(1) Simon A, Sofka K,et al., « Wound care with antibacterial honey (Medihoney) in pediatric hematology-oncology.», Support Care Cancer, 2006 Jan;14(1):91-7.
(2) De Cecco L., « Effects of administration of 50 mg heparan sulfate tablets to patients with varicose dilatation of the hemorrhoid plexus (hemorrhoids).», Minerva Ginecol. 1992 Nov;44(11):599-604.
(3) Cho KW, Kim YO., et al., « Dietary naringenin increases hepatic peroxisome proliferators-activated receptor alpha protein expression and decreases plasma triglyceride and adiposity in rats.», Eur J Nutr2010.