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Extrait de Quillaia (bois de panama)

L’extrait de quillaia, ou bois de panama, est surtout utilisé dans l’industrie alimentaire comme additif naturel, connu sous le code E999, tout comme le sont la fibre d’acacia ou la lécithine. En phytothérapie, son usage n’est pas encore très courant. Cette substance naturelle revêt pourtant de divers bienfaits santé insoupçonnables, et est totalement dépourvu d’effet secondaire si utilisé à des doses raisonnables (jusqu’à plusieurs grammes par jour).

Ce dossier révèle les propriétés médicinales du bois de panama, d’après la science. Nous tenons à vous préciser avant toute chose que cet article est à titre informatif. Il n’est pas en mesure de remplacer une prescription médicale.

Présentation de l’extrait de quillaia

Extrait de Quillaia
L’extrait de Quillaia est bénéfique pour la santé lorsqu’il est pris en quantité raisonnable.

Comme son nom l’indique, cette substance est tirée du quillaia, de son écorce pour être plus précis. Il s’agit d’un arbre majestueux à feuillage luisant et persistant appartenant à la famille des Rosacées auparavant, et plus récemment à celle des Quillajacées. Son nom botanique est Quillaja saponaria, et son origine est l’Amérique du Sud. La plante répond à d’autres noms vernaculaires, tels que bois de Panama, arbre à écorce savonneuse, écorce de savon et buisson à savon.

En effet, l’écorce de cette plante est particulièrement riche en saponines, qui sont des substances phytochimiques aux propriétés émulsifiantes. C’est pourquoi elles sont fréquemment utilisées dans les savons.

Ces dernières sont particulièrement intéressante dans l’agro-alimentaire, au même titre par exemple que la lécithine de soja, sauf que le quillaia ne contient pas de phytohormones ! Il serait intéressant à notre sens que l’extrait de quillaia vienne s’y substituer.

Les saponines attirent également de plus en plus l’attention des scientifiques, en raison de leur capacité à moduler le système immunitaire. Dans la médecine traditionnelle, l’écorce de savon est indiquée dans le traitement des dermatoses séborrhéiques, des pellicules et des plaies. Ceci s’explique par sa propriété astringente. Ce produit favorise la cicatrisation et la restructuration des tissus. Plus récemment, diverses publications ont mis en avant d’autres vertus thérapeutiques intéressantes de cet extrait.

A noter : L’extrait de quillaia est parfaitement autorisé en utilisation BIO !

Les études sur l’extrait de quillaia et ses bienfaits santé

Utilisé intelligemment et selon les doses prescrites, l’extrait de quillaia offrirait d’innombrables bienfaits pour l’organisme. Dont voici quelques-uns :

Apaiser les inflammations ?

Une des qualités de ce produit mises en avant par les scientifiques est son activité anti-inflammatoire. Cette propriété serait liée à la présence de saponines triterpéniques à forte quantité dans sa composition. Dans une expérience menée sur des modèles animaux, des extraits aqueux de bois de Panama ont eu des effets bénéfiques sur les œdèmes. Les principes actifs de la plante ont inhibé l’action des médiateurs pro-inflammatoires. Ce qui a conduit à la baisse des symptômes, dont rougeurs, gonflements et douleurs. (1) Malheureusement, les études cliniques sur l’homme manquent encore pour certifier cette propriété anti-inflammatoire. Il nous faut d’autres preuves scientifiques avant de pouvoir confirmer quoi que ce soit à ce sujet.

Agir comme un antiviral ?

Toujours grâce à sa teneur importante en saponines, il est possible d’utiliser l’extrait de quillaia pour traiter différentes infections virales. Un nombre non négligeable de publications a démontré son activité antivirale. Selon les observateurs, cette substance agit sur 6 virus, à savoir celui de la vaccine, de l’herpès simplex de type 1, de la varicelle-zona, et de l’immunodéficience humaine 1 et 2 (VIH-1, VIH-2). Utilisé à quelques dizaines de microgrammes, l’extrait présentait une propriété virucide. Celui-ci a pu détruire les enveloppes virales. La perte de ces membranes lipidiques empêche, pourtant, le virus d’infecter la cellule hôte et donc de se propager (2). Ces études ont abouti à des résultats prometteurs, mais malheureusement la plupart d’entre elles ont été conduites sur des modèles animaux et des échantillons de cellules en culture. Ce qui ne suffit pas pour conclure sur cette action antivirale pour le moment. D’autres études sur des humains sont essentielles avant de pouvoir la confirmer.

Dégager les voies respiratoires ?

L’extrait de bois de Panama possèderait aussi une propriété expectorante. En effet, à part les saponines qui se trouvent en quantité considérable dans sa composition, cette substance contient aussi des tanins. Ces composés actifs sont connus pour leur capacité à fluidifier les mucus. Et donc, dégager les voies respiratoires. On le recommande pour traiter la toux et les bronchites. Il suffit d’en faire une tisane, pour ce faire. Il serait également possible de recourir à cet extrait, en cas de problème respiratoire et de crises d’asthme. Des études complémentaires sur l’homme restent aussi nécessaires avant de valider ici cette propriété expectorante.

Capter les graisses ?

Les expériences qui ont démontré le pouvoir de cet extrait à capter les graisses manquent encore. Mais d’après quelques observations scientifiques, ses saponines seraient capables d’attirer les lipides et les éliminer par les voies naturelles. L’usage de ce produit pourrait aider à réguler le taux de cholestérol sanguin et à empêcher l’assimilation des gras. Aucune étude n’a cependant parlé de ses effets dans la perte de poids.

Dosage et précautions d’emploi de l’extrait de quillaia ?

La prise de ce remède naturel ne devrait causer aucun effet secondaire, si nous respectons les dosages prescrits. Donc, toujours suivre les conseils d’usage des fabricants et des phytothérapeutes. Pour les infusions et décoctions, se limiter à 3 tasses par jour. Il est préférable de bien les répartir. Respecter, en outre, la durée de traitement.

Ce produit n’a pas de contre indication.

Note : Juste à titre d’information, les boissons gazeuses et autres produits industriels que nous consommons au quotidien peuvent contenir des extraits de quillaia, allant 100 à 500 mg/kg. Malgré cette exposition courante aux saponines de cette plante, aucune manifestation grave liée à l’utilisation de ces produits n’a été rapportée jusque-là. L’usage de cet extrait naturel est donc totalement inoffensif.

Existe-t-il des effets secondaires ?

Soulignons encore que l’usage de l’extrait de bois de Panama ne présente aucun danger, s’il est pris correctement. Dans certaines expériences, les scientifiques ont expressément utilisé des doses élevées pour évaluer la toxicité de ce produit. Et il a été remarqué que la dose sans effet nocif observable (DSENO) de l’extrait de quillaia peut atteindre jusqu’à 2 470 mg/kg/j chez les rats mâles, et 3 030 mg/kg/j chez les femelles. Même à 3 000 mg/kg/j, ses principes actifs ne sont ni cancérigènes ni toxiques chez les sujets testés. (3)

Les effets secondaires ci-après ne se produisent qu’en cas d’abus. En raison de sa forte teneur en tanins, cet extrait peut provoquer des troubles gastriques et intestinaux. Ses saponines, en outre, lorsqu’elles sont consommer à haute dose (plusieurs grammes) risquent d’irriter les muqueuses.

Pour conclure, il serait intéressant que l’industrie alimentaire se tourne plutôt vers l’extrait de quillaia pour remplacer par exemple la lécithine de soja qui peut contenir des traces de phytohormones. Son innocuité, son utilisation en bio et ses propriétés en font un additif naturel de premier choix, au même titre que la fibre d’acacia. L’usage de ce produit en tant que complément alimentaire nécessite l’avis d’un spécialiste ou d’un médecin. Une supervision médicale est requise lors d’une prise de complément alimentaire.

Références

(1) Sumana Sarkhel. « Evaluation of the anti-inflammatory activities of Quillaja saponaria Mol. Saponin exctract in Mice ». Toxicol Rep, 2015.
(2) Michael R Roner et al. « Antiviral activity obtained from aqueous extracts of the Chilean Soapbark tree (Quillaja saponaria molina) ». J Gen Virol, 2007.
(3) « Saponins of Quillaja saponaria ». Biopesticides Registration Action Document.