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Quels sont les dangers et les effets indésirables du curcuma ?

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Utilisé depuis près de 4 000 ans, le curcuma est une plante herbacée vivace aux multiples bienfaits santé. Il est originaire d’Asie du Sud où on l’utilise pour stimuler la digestion et protéger l’ensemble des organes liés à cette fonction. De nombreuses études ont démontré l’efficacité de cette plante. Les critiques comme celles de Julien Venesson dans son article « Pourquoi le curcuma ne marche pas ? » perdent de leur intérêt lorsqu’on commence à se documenter auprès de la communauté scientifique, comme des partisans des médecines dites alternatives. Pour autant, doit-on considérer le curcuma comme une plante bénigne et inoffensive ? Ou faut-il tenir compte de certains risques liés à une consommation excessive ou une situation personnelle particulière ? Y a-t-il un danger à consommer du curcuma?

Usages et utilisations du curcuma

À la fois plante médicinale, épice (entrant notamment dans la composition du curry) et colorant alimentaire, le curcuma se consomme depuis plusieurs millénaires. On l’utilise dans de nombreuses recettes de cuisine, mais aussi dans la pharmacopée traditionnelle.

La partie consommée de la plante est le rhizome, cette tige souterraine est séchée puis réduite en poudre. La couleur jaune du curcuma lui vient de sa concentration en pigments, la curcumine, dont le principe actif appelé polyphénolique est reconnu comme un antioxydant puissant. La variété de curcuma bénéfique pour la santé est le curcuma longa. On l’apprécie généralement pour ses bienfaits thérapeutiques.

Traditionnellement utilisé en médecine asiatique, le curcuma sert notamment à soulager les maladies inflammatoires. Sous forme de cataplasme, on s’en sert en usage externe pour soigner les inflammations de la peau et améliorer le rétablissement après une blessure. Il entre aussi dans la composition de traitements naturels pour remédier à la perte d’appétit, soulager les troubles digestifs et les maux d’estomac, ou encore calmer les nausées. Cette plante aux nombreuses vertus peut en outre apporter un mieux-être aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac ou des problèmes de foie.

Études scientifiques

Selon les études réalisées, le curcuma pourrait prévenir certaines maladies comme les ulcères gastroduodénaux, l’arthrite ou encore le cancer. La curcumine contenue dans l’épice jaune diminuerait aussi l’hyperlipidémie et le risque de maladies cardiovasculaires. Pour finir, cette plante aux vertus thérapeutiques permettrait également de guérir la gingivite et de prévenir l’apparition du diabète. Riche en bisacurone, caryophyllène et campestérol, le curcuma possède des vertus anti-inflammatoires. Ainsi, il fait partie des antirhumatismaux naturels et l’on peut s’en servir dans le traitement des maladies de la peau.

Cependant, comme toutes plantes utilisées en phytothérapie, le curcuma peut engendrer des effets indésirables. Il s’agit d’un produit naturel qui recèle un principe actif et que l’on doit donc consommer en respectant certaines précautions. N’hésitez pas à découvrir notre article expliquant comment consommer le curcuma, afin de choisir la forme qui vous conviendra le mieux.

Y a-t-il un réel danger à consommer du curcuma ?

Le principal danger du curcuma repose sur une mauvaise utilisation du produit. La concentration en curcumine varie en fonction de sa forme. C’est pourquoi il faut toujours se renseigner sur la posologie en vigueur pour le produit sélectionné. En effet, une méconnaissance du dosage associé à chaque conditionnement peut entraîner un surdosage et provoquer des effets secondaires.

Le curcuma destiné à l’usage alimentaire, sous forme de poudre ou de racines fraîches ou séchées, ne présente normalement aucun danger ni effet indésirable. À condition que les personnes qui le consomment ne soient pas soumises à une contre-indication, une allergie alimentaire ou une interaction médicamenteuse.

Les gélules, les comprimés ou les compléments alimentaires peuvent poser problème s’ils sont mal formulés. Un avis médical ainsi qu’une lecture attentive de la notice et des conditions d’utilisation sont donc fortement recommandés. La consommation de curcuma sous certaines formes peut entraîner des effets secondaires, qui restent cependant sans conséquence grave. Les plus souvent rencontrés sont :

  • Sécheresse de la bouche
  • Ballonnements et flatulences
  • Un effet réchauffant pouvant être désagréable chez les femmes ménopausées ou sujettes à des bouffées de chaleur
  • D’éventuelles brûlures d’estomac à des doses très élevées
  • Maux de tête
  • Éruptions cutanées

Un réel surdosage peut aller jusqu’à entraîner des effets secondaires tels que des nausées et des vomissements. Une consommation modérée ne semble pas poser d’effets indésirables.

Quelles sont les personnes pour qui la consommation de curcuma est contre-indiquée et peut-être un danger ?

Comme toutes plantes médicinales, le curcuma peut être soumis à des contre-indications quand il est utilisé dans le cadre d’un usage thérapeutique.

Personnes souffrant de certains problèmes médicaux

Le curcuma est notamment contre-indiqué chez les personnes :

  • Souffrant d’obstructions, de calculs biliaires ou d’une maladie du foie (car cette plante accentue la sécrétion de bile, peut suractiver le foie et stimuler la vésicule biliaire)
  • Montrant des signes d’allergie au curcuma (éruptions cutanées, boutons, etc.)
  • Ayant une intervention médicale ou une extraction dentaire dans les deux semaines

À forte dose, il est également déconseillé aux individus souffrant d’ulcère à l’estomac ou de duodénum, car il peut accentuer l’irritation des muqueuses.

Si vous êtes concerné, demandez conseil à votre médecin ou à un professionnel de santé, avant de consommer du curcuma dans le cadre d’un usage alimentaire ou thérapeutique.

Femmes enceintes ou allaitantes

L’agence européenne du médicament préconise aux femmes enceintes ou allaitantes de ne pas consommer de curcuma hors usage alimentaire. On utilise cette plante pour traiter l’absence de menstruation et pour aider l’élimination du sang stagnant. Elle peut, à forte dose, stimuler les contractions de l’utérus.

Personnes soumises à un traitement médical

Si vous prenez l’un des traitements cités ci-dessous, consultez votre médecin avant de prendre du curcuma à usage alimentaire ou thérapeutique. En effet, cette plante peut accentuer les effets de certains traitements et cela peut engendrer de graves conséquences.

Anticoagulants

Le curcuma a des effets anticoagulants. Pris avec des antiplaquettaires ou des anticoagulants, il va augmenter l’action fluidifiante des médicaments et peut entraîner de graves effets secondaires, comme des saignements, des hémorragies ou des ecchymoses. 

Parmi les médicaments antiplaquettaires et anticoagulants, on retrouve notamment l’aspirine.

Les antiacides

Le curcuma peut freiner l’action des antiacides qui visent à diminuer l’acidité gastrique et à cicatriser les ulcères gastroduodénaux. Cette plante thérapeutique combinée à la prise d’antiacides peut entraîner des effets indésirables : ballonnements, gaz, douleurs thoraciques, nausées ou crampes d’estomac. Dans certains cas, surtout chez les personnes souffrant de reflux gastro-oesophagien, la prise de curcuma peut générer l’effet inverse et augmenter la sécrétion acide.

Les antidiabétiques

Le curcuma a une action antidiabétique. Associé à des médicaments destinés à traiter le diabète, il peut augmenter leurs effets et entraîner selon les personnes des effets indésirables : hypoglycémie, transpiration excessive, tremblements, troubles de la vision, vertiges, anxiété, etc.

Les anti-inflammatoires

Le curcuma possède des vertus anti-inflammatoires reconnues. C’est d’ailleurs souvent pour cette propriété thérapeutique qu’on le consomme. Il serait aussi efficace que le paracétamol. Pris avec certains autres anti-inflammatoires, il peut provoquer un surdosage et entraîner des effets indésirables.

Cependant, une étude italienne a démontré que l’association du curcuma avec un traitement anti-inflammatoire non stéroïdien permettrait l’accélération de la guérison. Il convient alors de rester prudent et de demander conseil à votre médecin avant consommation, car la posologie est dans ce cas très précise.

Des cas d’hépatotoxicité relevés dans une enquête italienne

Plus récemment, une étude italienne a mis en avant 21 cas d’hepatotoxicité liés à de la consommation de compléments alimentaires à base de curcuma (1) (2). Les raisons seraient :

  • que certaines marques coupent leurs produits avec d’autres espèces, comme le curcuma zedoaria (3), connu pour sa toxicité. Ou pire, avec des ingrédients de synthèse..!
  • que certains produits contiennent des co-facteurs ou des additifs problématiques.

Pour éviter tout danger, consommez du curcuma bio

Précisons que parmi ces marques de compléments alimentaires, AUCUNE ne possédait le label bio, pourtant primordial aujourd’hui. Nous vous recommandons alors, afin d’allier efficacité, santé et sécurité, de choisir un curcuma bio à haute assimilation, comme expliqué dans notre guide d’achat.

Références :

(1) https://www.ilmessaggero.it/salute/alimentazione/curcuma_integratori_epatite_news-4548407.html
(2) https://www.nutraingredients.com/Article/2019/08/28/Italy-updates-labelling-rules-on-curcumin-extract-use-in-supplements
(3) https://www.prescrire.org/Fr/3/31/58327/0/NewsDetails.aspx