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Noma

Qu’est ce que le noma ? Quelles sont les causes principales de cette affection ? Comment se présente-t-elle ? Comment la traiter ? Ce billet apporte plus d’explications sur ce sujet. Son contenu est purement à but informatif, ne pouvant pas substituer aux recommandations des médecins.

Présentation du noma

noma
Noma, nécrose tissulaire touchant principalement le visage des jeunes enfants

Le noma est une sorte de nécrose tissulaire qui attaque le visage en commençant par la bouche, affectant principalement les jeunes enfants. Cette forme de gangrène se caractérise essentiellement par son évolution rapide et le terrible ravage qu’elle engendre. Sans prise en charge rapide et adéquate, cette maladie conduit à la mort et ce, dans plus de 80% des cas. Les quelques cas ayant survécu vont devoir passer le restant de leur vie avec les affreuses séquelles qu’aura laissé le noma sur leur visage.

La gangrène de la bouche touche environ 500.000 enfants de moins de 6 ans chaque année. Au-delà de cet âge, elle devient plus rare. Tous les pays en développement semblent être concernés par cette affection bien que la plupart des cas sont regroupés en Afrique Subsaharienne avec un taux annuel de plus de 1/1.000.

Causes du noma

De multiples facteurs peuvent se combiner et conduire à une gangrène de la bouche.

– Mauvaise hygiène notamment buccale ;
– Dents cariées ;
– Déficience immunitaire due à certaines maladies dont le Sida ;
– Carence en vitamine C ;
– Malnutrition et sous-nutrition ;
– Pauvreté ;
Infections notamment paludisme, rougeole ;
– Certaines maladies comme herpès, typhoïdes ;
– Ulcère des gencives ;
– Complication d’une plaie buccale ;
Fièvre éruptive ;
– Absence d’eau potable.

Des rares cas d’adultes affectés par cette affection ravageuse ont été répertoriés. Ils sont notamment dus à des hémopathies ou à un affaiblissement des défenses immunitaires.

Manifestations du noma

La gangrène de la bouche peut être reconnue par certains signes qui vont se succéder rapidement les uns après les autres :

– Ulcère douloureux dans la bouche, sur les gencives pouvant saigner ou non ;
– Haleine nauséabonde ;
– Affaiblissement, fièvre, manque d’appétit, diarrhée ;
– Tuméfaction des ganglions cervicaux ;
– Apparition d’enflures et coloration violacée à noire des tissus environnants. Il s’agit du début de la nécrose qui survient en l’absence d’un traitement ;
– Extension de la nécrose vers les autres tissus du visage. Le nez, les lèvres, les joues, le contour des yeux voire les os et les muscles du visage peuvent tous être touchés. Les lésions peuvent être impressionnantes et c’est ce stade que peut survenir la mort ;
– S’il y a cicatrisation, elle va engendrer une importante déformation au niveau du visage, en plus de l’atroce mutilation laissée par la gangrène.

En l’absence de traitements, cette maladie est fatale. Elle peut, en outre, susciter bien d’autres maux dont notamment,

– Difficulté à parler, à mâcher ;
– Arthrose au niveau des mâchoires ;
– Ossification de certains muscles rendant difficile voire impossible l’ouverture des mâchoires ;
– Absorption des tissus putréfiés qui est mortelle ;
– Malnutrition ;
– Perturbations psychologiques ;
– Rejet par la société.

Il existe une forme de cette maladie qui affecte les parties génitales ou la zone périnéale.

Traitements du noma

Le traitement de cette maladie repose essentiellement sur la prévention. Dès les premiers symptômes, la prise en charge doit débuter pour limiter au plus tôt son extension.

– Selon une étude, nourrir l’enfant exclusivement aux seins durant le premier semestre de sa vie peut aider à prévenir cette gangrène. À cette mesure préventive doivent, toutefois, s’associer les soins ainsi que les différentes vaccinations nécessaires dès les bas âges (1) ;
– Une alimentation saine aussi bien durant la grossesse qu’une fois le bébé naisse est essentielle pour éviter sa malnutrition et un affaiblissement de son immunité ;
Une hygiène buccale minutieuse est fortement conseillée notamment chez les jeunes enfants qui sont les plus à risque. Toute lésion dans la bouche devra, en outre, être prise en charge et surveillée de près (2) ;
– Diverses observations s’accordent sur le besoin d’améliorer la nutrition pour éviter toute carence, notamment l’avitaminose C qui est un facteur reconnu comme pouvant favoriser la survenue de la gangrène du visage (3). Parmi les meilleures sources de cette vitamine, il y a en particulier l’acérola qui présente également des effets antibactériens et stimulateurs de l’immunité (4). L’effet de ce complément alimentaire sur cette pathologie reste encore à confirmer dans d’autres essais cliniques.

Seul un professionnel de santé est apte à prescrire un traitement pour soigner efficacement le noma. Donc, consultez un médecin si ces symptômes se manifestent pour éviter toute complication.

Références

(1) Enwonwu, C. O., Falkler, W. A., Phillips, R. S., 2006, « Noma (cancrum oris).», The Lancet, 368(9530), 147-156.
(2) M. Scarlett, C. O. Enwonwu, « Medscape Dental & Oral Health. Noma: Poverty and Oral Health Linked to Orofacial Gangrene.», Jun 29, 2011.
(3) Adeola DS, Obiadazie AC., Protocol for managing acute cancrum oris in children: an experience in five cases. Afr J Paediatr Surg. 2009 Jul-Dec;6(2):77-81.
(4) Mezadri T, Fernández-Pachón MS, Villaño D, García-Parrilla MC, Troncoso AM. « El fruto de la acerola: composición y posibles usos alimenticios [The acerola fruit: composition, productive characteristics and economic importance] » Arch Latinoam Nutr. 2006 Jun;56(2):101-9.