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Décharge du mamelon

Quand parle-t-on de décharge du mamelon ? Quelles sont les causes à l’origine des différentes affections ? Quels sont les symptômes à connaitre ? Comment les traiter ? Pour en savoir plus à ce sujet, veuillez continuer votre lecture. Cet article informatif ne remplace cependant pas l’avis des professionnels de santé.

Présentation de la décharge du mamelon

La décharge du mamelon désigne tout écoulement de liquide provenant de l’un ou des deux mamelons. Il peut tout simplement s’agir de la lactation, un processus normal qui se produit après un accouchement. Les glandes lactogènes contenues dans les seins produisent alors le lait maternel nécessaire à la nutrition du nouveau né.

Décharge du mamelon
Décharge du mamelon : écoulement de liquide en provenance des mamelons

D’autres types d’écoulement peuvent survenir en dehors de cette période d’allaitement. Telles décharges anormales peuvent ne pas être alarmantes mais devront, toutefois, être prises en charge convenablement.

Causes de la décharge du mamelon

Plusieurs affections peuvent être à l’origine d’une décharge mamelonnaire.

– infection des seins telles qu’en cas de mastite due au staphylocoque doré ;
– effets secondaires d’un médicament tel que les antidépresseurs ou les neuroleptiques;
– ectasie ou dilatation des canaux galactophores, suite à une opération chirurgicale du sein ;
– trouble hormonal ou endocrinien ;
– adénome hypophysaire qui est une tumeur de l’hypophyse entrainant une sécrétion anormale d’une hormone. Un écoulement anormal de lait peut survenir en cas d’hyperprolactinémie (accroissement important du taux de prolactine, l’hormone de lactation secrétée par l’hypophyse, dans le sang.) ;
– tumeur au cerveau ;
– papillome intracanalaire qui est une tumeur bénigne touchant un canal galactophore du sein ;
– kyste mammaire et adénofibromes, dont la plupart sont bénignes ;
– cancer du sein dans des cas plus rares.

Manifestations de la décharge du mamelon

La décharge mamelonnaire peut se présenter de diverses manières suivant sa cause.

– s’il y a infection bactérienne, la décharge est purulente et de mauvaise odeur. Outre l’inflammation du sein touché, l’infection peut provoquer de la fièvre, sensibilité, œdème voire formation de ganglions lymphatiques ;
– dans le cas d’une hyperprolactinémie, il peut y avoir une galactorrhée qui est un écoulement anormal de lait, en dehors des périodes de lactation. Cette décharge peut être spontanée ou non, commune aux deux seins ou non ;
– papillome intracanalaire et kyste du sein s’accompagnent d’un écoulement clair ou sanguinolent, unilatéral en général ;
– s’il y a adénofibromes, le liquide est verdâtre ;
– la décharge est épaisse et collante s’il y a dilatation des canaux galactophores.

Toute décharge mamelonnaire persistante, sanguinolente, spontanée et en dehors de la période d’allaitement est alarmante, devant faire l’objet d’une prise en charge médicale urgente.

Traitements de la décharge du mamelon

Le traitement d’un écoulement inquiétant du mamelon doit cibler la cause elle-même.

– selon diverses études, l’huile essentielle de melaleuca ou de tea tree provoquerait la dégradation de plusieurs espèces de bactéries dont le staphylocoque doré (1). Cette propriété médicinale reste encore à confirmer dans d’autres études cliniques ;
– plusieurs études s’accordent sur le fait que la pratique régulière d’activités physiques associée à une habitude alimentaire et une hygiène de vie saines peut fortement réduire toute pathologie du sein dont le cancer (2) ;
– les kystes mammaires et les adénofibromes sont pour la plupart dus à une augmentation du taux d’œstrogène. De ce fait, réduire toute source de cette hormone peut prévenir voire traiter ces affections. Il s’agit notamment des contraceptifs oraux, de la graisse animale et des phytoœstrogènes contenus en grande quantité dans certaines plantes telles que le soya et les graines de lin (3) ;
– d’autres études révèlent, en outre, que la consommation régulière de crucifères telles que brocoli, chou, chou-fleur aurait une action protectrice contre la survenue de cancer (4), dont celui du sein (5). Il nous faut d’autres preuves scientifiques pour confirmer les effets de ces légumes.

Seul un médecin est apte à prescrire un traitement efficace. Donc, n’hésitez pas à demander un avis médical pour éviter les complications.

Références

(1) Halcón L, Milkus K, « Staphylococcus aureusand wounds: a review of tea tree oil as a promising antimicrobial », Am J Infect Control, vol. 32, No 7,‎2004, p. 402-8.(PMID 15525915).
(2) Organisation Mondiale de la Santé (OMS)., « Cancer du sein: prévention et lutte contre la maladie.», WHO.
(3) Pizzorno J.E., Murray Michael T. (Ed)., « Textbook of Natural Medicine.», Churchill Livingstone, États-Unis, troisième édition, 2006,
(4) Jeffery EH, Keck AS., « Translating knowledge generated by epidemiological and in vitro studies into dietary cancer prevention.», Molecular Nutrition & Food Research 52, S7-S17, 2008.
(5) Ambrosone C.B, McCann SE, et al., « Breast cancer risk in premenopausal women is inversely associated with consumption of broccoli, a source of isothiocyanates, but is not modified by GST genotype.», J Nutr 2004 May;134(5):1134-8.