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Perturbateurs endocriniens

Perturbateurs endocriniens : Définition

L’expression « perturbateur endocrinien« , tirée du terme anglais endocrine disruptors, a vu le jour en juillet 1991 lors d’une conférence organisée et dirigée par l’expert en santé environnementale, Theo Colborn. Près d’une vingtaine de scientifiques spécialistes dans différents domaines se sont donnés rendez-vous pour discuter des substances éparpillées dans la nature, capables de bouleverser la fonction endocrine et entraîner de problèmes de santé majeurs chez l’Homme.

Ce jargon scientifique sert à désigner tous substances, molécules et agents chimiques exogènes qui revêtent des propriétés hormono-mimétiques, c’est-à-dire aptes à copier les activités des hormones dans l’organisme en se mettant carrément à leurs places. Ces perturbateurs endocriniens, abrégés PE, sont connus aussi sous d’autres appellations telles que xénohormone, leurre hormonal ou encore disrupteur endocrinien.

Actions dans l’organisme

Les perturbateurs endocriniens imitent, bloquent ou changent les fonctions des hormones naturelles
Les perturbateurs endocriniens imitent, bloquent ou changent les fonctions des hormones naturelles

Les perturbateurs endocriniens n’agissent pas tous de la même manière au sein de l’organisme. Et il est possible de les classer selon leurs interactions avec les fonctions des hormones. En général, on compte trois modes d’action de ces composés :

– Soit ils imitent comme il a été dit l’action des hormones naturelles produites par le système endocrinien, les hormones sexuelles par exemple ; ce qui cause d’importants bouleversements dans certains processus biologiques du corps et au niveau des organes de reproduction.
– Soit ils entrent en interférence avec la synthèse, le transport ou bien le métabolisme des hormones et de leurs récepteurs ; ce qui empêche ou perturbe totalement le développement ou la fonction de certains organes. Chez les enfants par exemple ou la femme en gestation, ces perturbateurs endocriniens peuvent occasionner des malformations congénitales.
– Soit ils agissent comme des antagonistes vis-à-vis des hormones naturelles en les empêchant d’assurer leurs rôles dans l’organisme ou en saturant leurs récepteurs.

Quels que soient leurs modes d’action dans l’organisme, ces perturbateurs endocriniens ont des effets indésirables majeurs et irréversibles sur la santé, en altérant ou changeant la croissance, la morphologie, la physiologie, la reproduction et les diverses fonctions de notre organisme.

Modes de contamination

Les modes de contamination par ces perturbateurs endocriniens sont multiples :
– Par voie orale, en consommant des aliments ou des boissons infectés ;
– Par inhalation, suite à une exposition fréquente ou prolongée sur des lieux contaminés de ces composés. Leurs particules passent facilement à travers les voies respiratoires ;
– Par voie locale, en appliquant sur la peau des produits cosmétiques et d’hygiène qui en contiennent même à faible dose ;
– In utero, par l’intermédiaire du liquide amniotique ou le cordon ombilical entre la mère et le fœtus.

Principaux perturbateurs endocriniens

La liste suivante regroupe les grandes catégories de perturbateurs endocriniens reconnus par les scientifiques et ceux qui sont encore actuellement soupçonnés de l’être.
– Composés d’origine naturelle : les phytoœstrogènes et les mycoœstrogènes.
– Composés synthétiques : les antioxydants synthétiques, les détergents, les composés organométalliques, les plastifiants tels que les phtalates, le bisphénol A et l’antimoine, les polychlorobiphényles ou PCB, et les pesticides.
– Certaines substances médicamenteuses : les stéroïdes chimiques et les pilules contraceptives.
– Autres produits soupçonnés : le tabac, les dioxines, le furane, les phénols, le gaz d’échappement et les métaux lourds.

AntimoineAntimoine

L’antimoine se trouve à la tête de liste des perturbateurs endocriniens. Longtemps considéré comme un remède efficace pour traiter les maladies parasitaires, aujourd’hui c’est une substance tant redoutée de par ses effets néfastes sur la santé. Ce métalloïde peut être retrouvé partout, pourtant : dans les contenants en plastique, les tuyauteries, les batteries, les textiles, etc. Autrement dit, nous sommes exposés à cette substance, mais à des quantités encore moindres. Les risques de contamination sont plus élevés chez les travailleurs de métaux et les patients traités avec ce métalloïde. Ce dossier détaille dans ses lignes les différents problèmes de santé liés à une exposition chronique ou à forte dose à ce perturbateur endocrinien.

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PhtalatesPhtalates

Les phtalates font partie des perturbateurs endocriniens fortement répandus actuellement. Ces composés chimiques peuvent être retrouvés partout, dans tout ce qui est fait à base de plastique et de PVC. Bref, tous les produits et équipements que nous employons au quotidien en contiennent à des teneurs variées. Les autorités compétentes ont essayé déjà limiter leur usage, mais les risques demeurent quand même élevés. En effet, même les aliments en sont contaminés. Les eaux minérales en bouteille plastique figurent parmi les plus grands vecteurs. Les effets sur les enfants et les fœtus sont les plus à craindre. En perturbant la fonction du système endocrine et copiant les hormones, ces composés chimiques peuvent entrainer de graves malformations.

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