Qu’est ce que le panaris ? Comment se traduit cette infection des ongles ? Quelles sont ses causes ? Comment la traiter ? Parcourez les lignes de cet article pour apprendre plus sur le sujet. Les informations qui y sont présentes ne remplacent pas l’avis d’un professionnel de santé.
Sommaire
Présentation du panaris
Le panaris, également connu sous le nom de mal blanc, est une infection affectant le plus souvent le dessous ou la bordure des ongles. D’autres parties de la main ou du pied peuvent également en être touchées. Cette infection survient, en général, à la suite d’une blessure qui s’est fait contaminer par un seul ou plusieurs agents pathogènes à la fois. Il en résulte une accumulation de pus au niveau de la zone touchée.
Une grave complication de cette infection est le risque de son extension vers les tissus profonds de la main ou du pied. Parmi ceux- ci, il y a les os, les articulations ou encore les tendons dont l’atteinte peut susciter des conséquences désastreuses sur la mobilité du membre. Une éventuelle septicémie est également à craindre.
Causes du panaris
Certains facteurs peuvent favoriser la survenue du mal blanc. Parmi ceux-ci, il y a notamment :
– Suite à une piqûre, griffure, morsure ;
– Pénétration d’une épine, écharde, ou d’un autre piquant dans la chair ;
– Refoulement des cuticules ;
– Blessure suite au retrait des cuticules ;
– Plaie sur une partie molle du doigt ;
– Souillure d’une blessure ;
– Habitude de se ronger les ongles ou leur pourtour ;
– Hygiène défectueuse ;
– Travailleurs manuels qui n’utilisent pas de gants de protection.
Parmi les germes les plus fréquemment recensés comme pouvant être à l’origine de cette infection, il y a surtout le staphylocoque doré, Escherichia coli, d’autres entérobactéries et des streptocoques.
Manifestations du panaris
Le mal blanc apparaît environ 3 jours après l’infection de la blessure. En l’absence d’une prise en charge, il peut évoluer en 3 phases.
Inflammation
Il s’agit de la première phase qui peut encore être soignée facilement. Elle peut être reconnue par une réaction inflammatoire aiguë au niveau local avec notamment :
– Douleur à la palpation ;
– Chaleur ;
– Rougeur ;
– Gonflement ;
– Pas de fièvre ni tuméfaction de ganglions ni céphalées ;
La douleur s’apaise en général durant la nuit. Si l’infection n’est pas rapidement prise en charge à ce stade, elle peut rapidement passer à la seconde phase.
Collection
Lors de cette phase, il y a aggravation de l’infection qui s’est mûrie et accumulation de pus en son sein. La réaction inflammatoire devient alors plus prononcée.
– Douleur plus intense pouvant empêcher l’endormissement durant la nuit ;
– Douleurs pulsatiles ;
– Gonflement plus important ;
– Rougeur ;
– Accumulation de pus pouvant être reconnue par l’apparition d’une zone de couleur jaune sur la partie lésée ;
– Fièvre ;
– Tuméfaction ganglionnaire en amont ;
– Inflammation des vaisseaux lymphatiques ;
– Possibilité de formation simultanée de deux collections de pus reliées, l’une en surface et l’autre en profondeur qui peut être non détectée ;
Une intervention chirurgicale va être nécessaire à cette phase pour faire sortir le pus accumulé et pour éviter l’évolution du mal blanc vers la phase complication.
Complication
En cas de complication, l’infection s’étend vers les tissus adjacents en surface ou en profondeur. Il peut y avoir :
– Atteinte cutanée si le mal blanc s’est répandu en surface. Dans tel cas, d’autres sacs de pus vont se former dans les environs signifiant que des fistules se sont créées et ont conduit à la propagation du pus. Il se peut, toutefois, qu’il y ait nécrose de la peau infectée reconnue par l’apparition d’une coloration noire ;
– Atteinte des tendons et de leurs gaines avec phlegmon voire risque de développer une nécrose des gaines ;
– Arthrite en cas de propagation vers les articulations ;
– Ostéite s’il y a affection des os.
Traitements du panaris
Outre les interventions chirurgicales au niveau local en cas de complication, les traitements à adopter pour soigner un mal blanc consiste particulièrement en une bonne hygiène et en une désinfection de la plaie.
– Pour éviter cette infection, il est fortement conseillé de toujours avoir une bonne hygiène des mains et des pieds surtout s’il y a une blessure même celle qui peut sembler être totalement bénigne ;
– En cas de travail manuel, le port de gants peut réduire efficacement la survenue d’un mal blanc ;
– Diverses observations scientifiques ont permis de mettre en évidence l’action anti-bactérienne de l’huile essentielle d’arbre à thé. Parmi toutes les bactéries que ce traitement peut inhiber, il y a notamment le staphylocoque doré responsable de diverses affections et infections suppuratives (1). Il faut mener toutefois d’autres observations cliniques pour prouver l’efficacité de cette huile essentielle ;
– Pour éviter qu’une blessure ne soit contaminée par Escherichia coli, il est recommandé de toujours laver ses mains soigneusement notamment après être allé au petit coin (2) ;
– Certaines études suggèrent, par ailleurs, des bains quotidiens du doigt ou de la partie de la main infectée par le mal blanc. La solution de Dakin est, à cet effet, suggérée qui est un liquide antiseptique utilisée pour nettoyer tout type de blessure même infectée (3).
Pour éviter l’aggravation de cette infection, n’hésitez pas à prendre un avis médical. Le médecin saura quel traitement vous proposer.
Références
(1) Halcón L, Milkus K, « Staphylococcus aureus and wounds: a review of tea tree oil as a promising antimicrobial », Am J Infect Control, vol. 32, no 7, 2004.
(2) Report on antimicrobial resistance in zoonotic and indicator bacteria from humans, animals and food in 2015 ; EFSA and ECDPC Fev 2017.
(3) L. Manuila, A. Manuila et M. Nicoulin, Dictionnaire médical, Paris, Masson, 1996, 7e éd., Dakin.