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Papilloma virus

Qu’est ce que le papilloma virus ? Quelles sont les différentes causes des infections à ce virus ? Quels sont les symptômes à connaitre ? Comment les traiter ? Ce billet apporte plus de renseignements sur ce sujet. Son contenu ne pourra pas cependant remplacer l’avis d’un professionnel de santé.

Présentation du papilloma virus

Papilloma virus, espèce de virus très courant pouvant affecter la peau et les muqueuses
Papilloma virus, espèce de virus très courant pouvant affecter la peau et les muqueuses

Le papilloma virus ou Human papillomavirus (HPV) est une espèce de virus très courant qui peut, selon le type, affecter la peau ou les muqueuses. Plus d’une centaine de génotypes de ce virus sont aujourd’hui identifiées, dont certaines sont hautement cancérigènes alors que d’autres ne provoquent que des lésions quasiment bénignes, disparaissant d’elles-mêmes au bout de quelques mois.

Parmi les pathologies les plus fréquemment causées par HPV, il y a particulièrement les maladies de l’appareil génital dont le cancer. Une infection par certains génotypes de ce virus dont HPV 16, HPV 18 et HPV 31, entre autres, finit toujours par évoluer vers un cancer du col de l’utérus chez la femme. Il a été, par ailleurs, recensé que ce cancer est la cause d’environ 7,5% des décès par cancer des femmes au niveau mondial.

Causes d’une infection par papilloma virus

Plusieurs facteurs peuvent être la cause d’une contamination par un virus du papillome humain. Parmi ceux-ci, il y a entre autres :

– Rapport sexuel non protégé ;
– Plusieurs partenaires sexuels ;
– Contact buccal ;
– Transmission du virus de la mère à l’enfant au moment de l’accouchement ;
– Contact avec une muqueuse ou une peau contaminée ;
– Utilisation d’une douche, baignoire, hammam, piscine infectés ;
– Sièges des toilettes ;
– Pieds nus sur une surface contaminée ;
– Utilisation d’une serviette, vêtements ou chaussures d’une personne infectée ;
– Tabagisme, alcoolisme, addiction à la drogue peuvent favoriser l’évolution vers un cancer ;
– Certaines prédispositions génétiques favorisent l’évolution des lésions vers une forme maligne.

Manifestations d’une infection par papilloma virus

papillomavirus
Manifestations de l’infection au papilloma virus : présence de verrues, myrmécies, condylomes, tumeurs, cancers…

Une infection par un virus du papillome humain peut se manifester de différentes façons suivant le HPV en cause et la partie de l’organisme humain affectée.

– Verrues plantaires en cas de contamination de la peau au niveau des pieds ;
– Myrmécie en cas d’infection de la paume des mains ou de la plante des pieds ;
– Verrues dont verrues vulgaires et verrues planes, épidermodysplasie verruciforme, papillomes verruqueux, maladie de Bowen lors d’une lésion cutanée ;
– Condylomes ou verrues ano-génitaux en cas d’infection des parties génitales. Ils peuvent se présenter sous différentes apparences : choux-fleurs, kératinisés, papules, digitiformes. Ils peuvent, par ailleurs, être microscopiques se manifestant uniquement par du prurit et des saignements ;
– Tumeurs anogénitales intraépithéliales ;
– Cancers notamment du col de l’utérus, de l’anus, du vagin, du pénis ;
– Tumeurs cervicales intraépithéliales ;
– Atteinte des cordes vocales ;
– Néoplasies bénignes de l’œsophage ;
– Certains types de HPV semblent être impliqués dans des cas de cancer de l’œsophage dans quelques pays dont la Chine ;
– Carcinomes épidermoïdes œsophagiens ;
– Papillomes oraux, maladie de Heck en cas d’atteintes des muqueuses buccales ;
Cancers de la bouche, de la gorge, du larynx.

La période d’incubation de l’HPV peut aller de quelques à des années suivant le génotype. Dans le cas d’une IST (infection sexuellement transmissible), entre autres, elle peut aller jusqu’à 4 ans. Elle est, en outre, totalement asymptotique dans la plupart de cas et peut se résorber d’elle-même sauf en cas d’évolution vers un cancer.

Les lésions peuvent, par ailleurs, être plus importantes et plus dangereuses en cas de défaillance de l’immunité telle que chez des sujets immunodéprimés, atteints du sida, sous immunosuppresseurs. Les infections, normalement bénignes, peuvent alors se compliquer jusqu’à conduire à des pathologies plus graves dont des cancers.

Traitements du papilloma virus

Certains traitements peuvent être adoptés pour la prise en charge d’une infection par un virus du papillome humain.

– En cas d’infection par HPV, il est fortement conseillé d’arrêter la prise de toute substance pouvant affaiblir les défenses immunitaires dont notamment tabac, alcool tout type de stupéfiants ;
– Pour renforcer le système immunitaire en cas de verrues génitales, une étude reconnaisse les bienfaits d’un traitement à base du cordyceps (Cordyceps sinensis). Les sujets observés ont vu leur immunité s’améliorer et le risque de rechute a baissé suite à l’utilisation de ce remède (1). Cette propriété médicinale reste encore à confirmer dans d’autres études cliniques ;
– L’utilisation de préservatifs peut aider à réduire le risque de contracter des condylomes. Toutefois, l’efficacité reste limitée puisque la seule contacte peau à peau peut également faire transmettre le virus ;
– Diverses études ont mis en évidence l’efficacité des extraits de thé vert pour traiter des condylomes génitaux et anaux. Chez la plupart des sujets mis en observation lors d’une de ces études, le traitement a permis de faire disparaître les verrues et de prévenir leur récidive. Cette action est due en grande partie aux catéchines contenues dans le thé vert (2) ;
– Un essai clinique avance que des bains de pieds (ou de mains) dans de l’eau chaude peuvent faire disparaître des myrmécies. Le traitement consiste à immerger le membre infecté dans de l’eau chaude, de 45°C, pendant une trentaine de minutes (3). Le manque de données scientifiques ne nous permet pas pour l’heure actuelle de confirmer l’efficacité de ce traitement ;
Pour la prise en charge des verrues cutanées, une étude affirme l’efficacité d’extraits d’ail. Le remède, appliqué localement, a à la fois guéri les sujets observés tout en empêchant qu’il n’y ait récidive plus tard (4). Des études complémentaires demeurent toutefois nécessaires pour confirmer cet effet.

Pour traiter correctement les infections à ce virus et éviter les récidives, il est préférable de consulter un médecin. Ces traitements sont juste donnés à titre informatif.

Références

(1) Gao Q, Wu G, He D. [Effect of Cordyceps sinensis on the Th1/Th2 cytokines in patients with Condyloma Acuminatum].[Article en chinois, résumé en anglais].Zhong Yao Cai. 2000 Jul;23(7):402-4.
(2) Stockfleth E, Beti H,et al. Topical Polyphenon E in the treatment of external genital and perianal warts: a randomized controlled trial. Br J Dermatol. 2008 Jun;158(6):1329-38.
(3) Huo W, Gao XH, Sun XP,et al., Local hyperthermia at 44 degrees C for the treatment of plantar warts: a randomized, patient-blinded, placebo- controlled trial. J Infect Dis. 2010 Apr 15;201(8):1169-72.
(4) Dehghani F et al. Healing effect of garlic extract on warts and corns. Int J Dermatol 2005 Jul;44(7):612-5.