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Dyspareunie

Qu’est ce que la dyspareunie ? Comment se manifeste-t-elle ? Quelles sont ses différentes causes ? Est-il possible de la traiter naturellement ? Cet article fournit plus d’explications sur ce sujet. Soulignons cependant que les traitements proposés ne remplacent pas les conseils d’un professionnel de santé.

Présentation de la dyspareunie

La dyspareunie, ou algopareunie, se définit comme étant la douleur ressentie lors des rapports sexuels. Le préfixe « dys- » signifie, en effet, difficulté, ou « algo- » douleur, et le radical « -pareunie », accouplement. Ce trouble sexuel, plus fréquent chez la gent féminine, concernerait près de 40 % d’entre elles selon les statistiques, et est dans la plupart des cas signe d’une infection génitale.

Dyspareunie,  douleur ressentie lors des rapports sexuels
Dyspareunie, douleur ressentie lors des rapports sexuels

Ce symptôme se traduit de différentes manières selon ses causes. Il y a les douleurs dites primaires, qui sont présentes lors des premiers coïts ; ou secondaires lorsqu’elles apparaissent à un moment donné de la vie sexuelle.

La dyspareunie se décline en diverses formes, dont superficielle, profonde, intermittente ou encore systématique, en fonction de la zone concernée (à l’entrée ou au fond du vagin, au niveau de la vulve). Les douleurs ressenties peuvent se présenter sous forme de piqûre, de démangeaison, de brûlure, ou tout simplement diffuses selon le cas.

Causes de la dyspareunie

Les causes de ce trouble sexuel sont multiples, pouvant être regroupées ainsi :

Causes organiques :

– Chez la femme, la forme superficielle ou dyspareunie d’intromission est souvent due à une infection de bactéries ou de champignons parasites, du genre Candida albicans, Neisseria Gonorrhoeae, et Chlamydia Trachomatis ; tandis que la forme profonde est fréquemment liée à une affection intra-abdominale comme dans le cas d’endométriose, de kyste de l’ovaire ou de colite.
– Chez l’homme, ce problème peut être le symptôme d’une infection au Lichen scléroatrophique, d’une maladie de La Peyronie, ou la conséquence d’un traumatisme.
– Les lésions de la muqueuse, la présence de cicatrice, les eczémas ou autres problèmes pouvant toucher les parties génitales peuvent également offrir des sensations d’inconfort durant les rapports.
– Les malformations génétiques du vagin, de la vulve ou de l’hymen.
– L’utilisation abusive de certains produits de toilettes et ou de contraception peut aussi fragiliser la muqueuse vaginale.
– Autres causes organiques : opération gynécologique, accouchement avec épisiotomie, atrophie vaginale, sècheresse vaginale.

Causes psychologiques :

Les conflits dans les relations peuvent être aussi une des causes de la dyspareunie
Les conflits dans les relations peuvent être aussi une des causes de la dyspareunie

Les causes psychologiques sont secondaires, souvent les résultats des causes organiques précédemment listées. Il est tout à fait normal que le sujet éprouve une certaine appréhension au moment du rapport sexuel à cause de son problème de santé.
– Son anxiété peut conduire alors à une hypersensibilité de l’appareil génital et à une trop grande tonicité des muscles, d’où les douleurs ressenties lors de la pénétration.
– L’absence ou le manque de préliminaires. Le sujet n’est pas suffisamment prêt pour l’acte sexuel.
– L’absence de désir, due à une importante fatigue physique ou intellectuelle, une baisse de libido, une homosexualité latente, ou à un conflit dans les relations amoureuses.

Manifestations de la dyspareunie

Dans le cas de la forme superficielle, les douleurs sont ressenties au début de la pénétration, à l’entrée du vagin. Pour la forme profonde, la sensation d’inconfort est perçue lorsque la pénétration est complète, au fond du vagin.

Chez la gent masculine, ce problème se manifeste par une hypersensibilité de la verge.

Traitements de la dyspareunie

Il est important de cibler les principales causes des douleurs, pour mieux traiter ce trouble sexuel.

– Dans le cas où les gênes sont dues à une sècheresse vaginale, la patiente peut envisager d’utiliser des lubrifiants naturels comme l’huile d’olive vierge, et l’huile de coco, ou des agents hydratants à l’instar du gel d’aloe vera.
– Si les douleurs sexuelles sont liées à une vaginite, il est possible de recourir à l’ail. Des études ont montré que l’allicine pris en complément à l’alimentation est un allié contre les champignons et les parasites (1). L’efficacité de cette molécule contre ces agents pathogènes reste encore à confirmer.
Le zinc a fait aussi ses preuves dans le traitement de la dyspareunie causée par des mycoses vaginales ou des eczémas. Il a été remarqué que les femmes ayant ces problèmes présentaient une teneur relativement faible en zinc dans leur sang. (2)
– Pour les hommes, la prise de vitamine E à une dose de 200 mg par jour peut soulager les douleurs de la verge, si celles-ci sont associées à la maladie de La Peyronie (3). Il faut toutefois d’autres essais cliniques pour confirmer l’efficacité d’une telle supplémentation.

Seul un professionnel de santé est apte à prescrire un traitement pour en finir avec ce problème. Donc, n’hésitez pas à consulter un gynécologue ou un andrologue si ces symptômes se présentent.

Références

(1) Low CF et al. Inhibition of hyphae formation and SIR2 expression in Candida albicans treated with fresh Allium sativum (garlic) extract. J Appl Microbiol. 2008 Dec;105(6):2169-77.
(2) Edman J, Sobel JD, Taylor ML. Zinc status in women with recurrent vulvovaginal candidiasis. Am J Obstet Gynecol. 1986 Nov;155(5):1082-5.
(3) Pryor JP, Farell CR, « Controlled clinical trial of vitamin E in Peyronie’s disease ». Prog Reprod Biol Med. 1983;9:41-45.