Qu’est ce que la cruralgie ? Comment se manifeste-t-elle ? Quelles en sont les causes ? Quels sont ses symptômes ? Quels traitements adopter ? Ce billet révèle ce que dit la science à ce sujet. Son contenu est cependant purement informatif, à ne pas mélanger avec des avis médicaux.
Sommaire
Présentation de la cruralgie
La cruralgie ou névralgie crurale est une douleur ressentie sur le trajet du nerf crural, également connu sous le nom de nerf fémoral. Elle s’explique principalement par une irritation de l’une des deux racines qui composent ce dernier suite à un problème lombaire. À la différence de la névralgie sciatique qui est plutôt ressentie au niveau des fesses et dans la face postérieure des cuisses avant d’atteindre les pieds, elle commence au bas du dos, se poursuit vers le devant de la cuisse et s’étend vers le genou. Elle peut, par ailleurs, selon la racine nerveuse concernée, être ressentie jusqu’au creux du pied. La névralgie crurale semble, en outre, être beaucoup plus douloureuse que la sciatique.
Cette forme de névralgie touche particulièrement les sujets de la cinquantaine et plus, mais elle est sans gravité dans plus de 80% des cas. Les formes les plus avancées conduisent cependant à certaines complications dont la plus importante est une paralysie partielle ou totale de la jambe concernée.
Causes de la cruralgie
Différents facteurs sont connus comme pouvant être à l’origine d’une névralgie crurale. Parmi les plus fréquemment rencontrés, il y a notamment :
– Hernie discale qui se caractérise par une protrusion anormale d’un disque de la colonne vertébrale entrainant la compression d’une des racines du nerf crural ;
– Néoplasie (tumeur) maligne ou bénigne qui en prenant du volume finit par exercer une pression sur le nerf crural ;
– Traumatisme conduisant à une fracture ou à un entassement vertébral ;
– Arthrose rachidienne correspondant à l’usure des cartilages des vertèbres ;
– Contraintes mécaniques exercées sur le dos pouvant être à l’origine de micro-traumatismes, de déformations et de compressions des nerfs. Elles peuvent être dues entre autres à une mauvaise posture, port de charges lourdes, la pratique fréquente de certains sports ou mouvements, l’obésité ;
– Sténose rachidienne ou rétrécissement du canal rachidien secondaire liée au vieillissement dans la plupart des cas ;
– Hématome de la gaine du psoas survenant en cas de complication hémorragique lors d’une thérapie anticoagulante ;
– Maladie infectieuse des disques intervertébraux telle qu’une spondylodiscite reconnue par une douleur inflammatoire exacerbée au mouvement et une déformation du dos ;
– Mauvaise hygiène de vie rendant les muscles plus faibles telle que le tabagisme, l’alcoolisme, stress physique fréquent.
Symptômes de la cruralgie
Selon la racine du nerf crural touché, la douleur est ressentie :
– soit sur la partie externe de la hanche, passant ensuite devant la cuisse et se dirigeant vers le genou sur le côté interne ;
– soit sur la face extérieure de la fesse, et se prolonge plutôt sur le côté, le long de la partie externe de la cuisse, passant après devant le genou pour se prolonger vers la partie intérieure de la jambe jusqu’au creux du pied ;
La douleur peut par ailleurs s’accompagner de certains signes :
– De survenue soudaine surtout si l’affection est secondaire à une hernie discale ;
– Intermittente avec des épisodes d’accalmie notamment au repos ou en position allongée sur le dos ;
– Déclenchée lors de certaines positions telles qu’assise dans une voiture ;
– Exacerbée à l’effort, au mouvement, aux toux, à l’éternuement ou encore à la défécation ;
– Accompagnée de sensation de fourmillement, de picotement fréquente ;
– Entrainant une baisse de la sensibilité du membre affecté dans certains cas ;
– Conduisant à une difficulté à lever la jambe en cas d’atteinte motrice ;
– Extension de la douleur vers les testicules qui peuvent gonfler chez l’homme ;
Dans les cas les plus importants, la névralgie est invalidante voire paralysante et peut s’accompagner de divers troubles dont une constipation, une fuite ou une difficulté à uriner.
Traitements naturels de la cruralgie
Certains traitements sont avancés pour prendre en charge des cas de névralgie crurale et en soulager les douleurs.
– Harpagophytum procumbens : Lors d’un certain nombre d’études, il a pu être observé que les racines de griffe du diable (Harpagophytum procumbens) sont capables d’apaiser tout type de douleurs causées par une inflammation articulaire. Ceci s’explique par les propriétés analgésiques et anti-inflammatoires qu’elles possèdent. Pour l’usage de ce traitement, le dosage journalier prescrit est de 600 mg à 1200 mg (1) ;
– Arnica : L’usage de l’arnica est avancé dans une publication comme pouvant être recouru en cas d’hernie discale. Cette plante présente une propriété anti-douleur et est également à même d’apaiser l’inflammation. Le traitement consiste en une application quotidienne d’un onguent ou d’une crème à base d’arnica sur les zones concernées (2). Plus d’essais cliniques restent toutefois nécessaires pour confirmer l’efficacité de ce remède ;
– Capsaïcine : D’après une étude, la capsaïcine, en application topique, a permis de soulager les douleurs occasionnées par une sciatique chez les sujets mis en observation (3). Ce remède pourrait dès lors présenter la même efficacité en cas de névralgie crurale puisque les traitements utilisés pour ces deux affections sont toujours les mêmes. L’effet de cette molécule naturelle reste encore à confirmer dans d’autres essais cliniques ;
– Tapis d’acupression : Diverses publications avancent, en outre, l’efficacité de la méthode champ de fleurs ou tapis d’acupression pour traiter tout problème de maux de dos. À la différence des autres traitements, celui-ci vise la cause même de la douleur en favorisant la détente des muscles et des nerfs du dos, la sécrétion d’endorphine capable d’apaiser l’inflammation et les douleurs, et d’améliorer la circulation du sang. Ce qui va, selon les études, conduire à une guérison naturelle du problème lombaire. La méthode consiste à s’allonger sur le dos sur le tapis 1/4 à 3/4 d’heures au réveil ou au soir. La fréquence des séances variera selon le choix de chacun (4).
Pour traiter correctement ce problème de santé, il est préférable de consulter un médecin. Seul ce dernier est apte à confirmer l’efficacité de ces traitements.
Références
(1) Chrubasik S, et al. « Efficacité de l’extrait d’Harpagophytum WS 1531 dans le traitement de l’exacerbation de la lombalgie: étude randomisée, à double insu et contrôlée par placebo » Eur J Anaesthesiol.1999, fév.
(2) Blumenthal M et coll., « Monographies élargies de la Commission E, Conseil botanique américain », Integrative Medicine Communications, États-Unis, 2000.
(3) Fusco BM, et al, « Effet analgésique de la capsaïcine dans la névralgie du trigeminal idiopathique », Anesth Analg. 1992 mars
(4) Dossier « Champ de Fleurs », Étude Clinique France.