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Paupière tombante

Qu’est ce que la paupière tombante ? Est-ce dangereuse ? Quelles sont ses principales causes ? Quels sont les signes à connaitre ? Comment la prendre en charge ? Ce billet présente tout ce qu’il faut savoir sur ce trouble et les moyens de le traiter. Les informations qui y sont présentes ne doivent pas toutefois être confondues à des prescriptions médicales.

Présentation de la paupière tombante

paupière tombante
Paupière tombante ou blépharoptôse, est liée à un dysfonctionnement du muscle au niveau des paupières

La paupière tombante, connue dans le domaine médical sous les appellations blépharoptôse, ptôse de la paupière ou encore ptôsis, survient lors d’un dysfonctionnement au niveau du muscle qui assure le relèvement de la paupière du haut. Suivant le cas, elle peut être congénitale, présente alors chez un sujet dès sa naissance ou acquise telle que suite à la prise de certaines substances ou lors d’une pathologie dont elle figure parmi l’un des symptômes.

Cette atteinte de la paupière peut, dès lors, affecter à tout âge et concerner aussi bien les hommes que les femmes. Toutefois, elle semble plus fréquente chez les sujets âgés. Le fait est qu’à partir d’un certain âge, les muscles du corps, y compris ceux des paupières, perdent du tonus et peuvent finir par se relâcher.

Causes de la paupière tombante

Le ptôsis peut être causé soit par une atteinte nerveuse ou musculaire qui empêche la paupière supérieure de se relever correctement. Ceci peut être dû à un certain nombre de facteurs dont :

– Affection neuromusculaire comme en cas de myasthénie, myopathie ;
– Désinsertion du muscle releveur et de son aponévrose ;
– Atteinte des fibres sympathiques telle qu’en cas de syndrome de Claude Bernard- Horner ;
– Paralysie nerveuse, notamment celle du nerf oculomoteur ;
– Certaines pathologies génétiques dont la dystrophie myotonique de Steinert, le syndrome de Saethre-Chotzen et le syndrome d’Apert ;
– Prise de certaines substances ou médicaments neurotoxiques ;
– Intoxication par le venin de certains animaux, pouvant perturber la transmission neuromusculaire ;
– Présence d’un œdème ou d’une néoplasie au niveau de la paupière supérieure ;
– Les personnes sujettes à l’apnée du sommeil peuvent être affectées par un ptôsis ;
– Suite à une opération chirurgicale ;
– Suite à une baisse du volume de l’œil ou à son enfoncement dans l’orbite ;
– Âge pouvant conduire à un relâchement musculaire notamment du muscle releveur de la paupière.

Manifestations de la paupière tombante

Manifestations de la paupière tombante : unilatérale ou bilatérale, perturbation de la vision, myasthénie, ...
Manifestations de la paupière tombante : unilatérale ou bilatérale, perturbation de la vision, myasthénie, …

Une ptôse palpébrale peut se manifester différemment d’un cas à un autre et s’accompagner de certains symptômes.

– Ptôsis unilatéral ou bilatéral ;
– Ptôsis plus ou moins important ;
– Perturbation de la vision ou non ;
– En cas de dystrophie myotonique de Steinert, la ptôse palpébrale est accompagnée de cataracte, de myotonie et d’une faiblesse généralisée des muscles selon l’intensité de la maladie ;
– En cas de syndrome de Claude Bernard-Horner, il y a également une constriction anormale de la pupille, un enfoncement du globe oculaire dans l’orbite et une absence de sudation ;
– Anomalies congénitales de la forme de certaines parties du corps en cas de syndrome de Saethre-Chotzen et celui d’Apert ;
– En cas de myasthénie, le ptôsis se présente entre autres avec une fatigabilité des membres voire une asthénie généralisée suivant l’intensité de la maladie, des lèvres pendantes, des perturbations de la déglutition et de la respiration.

Traitements de la paupière tombante

Le traitement d’un ptôsis varie suivant sa cause.

– Une étude avance que l’Huperzia serrata peut être efficace pour traiter un cas de myasthénie. Cette plante, utilisée depuis des décennies dans la pharmacopée chinoise, doit surtout ses propriétés à l’Huperzine A qu’elle renferme. Il s’agit d’une molécule qui peut inhiber la sécrétion d’acétylcholinestérase, une enzyme ayant pour rôle de dégrader l’acétylcholine qui est un neurotransmetteur (1). Les preuves scientifiques manquent toutefois pour confirmer l’effet de cette molécule naturelle ;
– Selon une étude, les personnes sujettes à une myasthénie doivent suivre des séances d’activités physiques adaptées à leur état, incluant toutefois chacune des pauses fréquentes (2) ;
– Diverses études reconnaissent les bienfaits de la berbérine en cas de pathologies causées par des perturbations d’origine nerveuse et neurologique (3). Il faut toutefois d’autres essais cliniques pour confirmer l’efficacité de cette molécule ;
– Pour minimiser la perte de masse musculaire avec le temps et améliorer la force des muscles, certaines observations ont mis en évidence les effets bénéfiques de la prise de créatinine soit par apports supplémentaires soit en privilégiant les aliments les plus riches en cet acide aminé (4) ;
– Selon, en outre, d’autres études, les sujets adultes de plus de la cinquantaine ont besoin d’un apport quotidien suffisant en protéines pour entretenir les muscles du corps. Parmi les meilleures sources, il y a entre autres le poisson, le lait, les œufs et le soja (5).

Pour traiter efficacement ce trouble, il vaut mieux prendre l’avis d’un professionnel de santé. Ce dernier saura vous conseiller sur la meilleure médication.

Références

(1) Pepping J., « Huperzine A.», American Journal of Health-System Pharmacy, 2000, 57 (6): 530, 533–534.
(2) Goldenberg W, Shah K., « Myasthenia Gravis.»,. eMedicine, 2012.
(3) Wang X. et al., « The uptake and transport behavior of berberine in Coptidis Rhizoma extract through rat primary cultured cortical neurons.», Neurosci Lett., 2005
(4) Gotshalk L, et al., « Creatine supplementation improves muscular performance in older women.», 2008, Eur J Appl Physiol.
(5) Nutrition Action Health letter, « Staying strong : how exercise and diet can help preserve your muscles.», 2011.