L’utilisation combinée de glucosamine et chondroïtine pour apaiser les symptômes de l’arthrose est très courante depuis plus d’une vingtaine d’années. Ces molécules peuvent être vendues séparément ou ensemble pour une meilleure efficacité. Il a été de nombreuses fois mis en évidence par des scientifiques que l’effet cumulatif de ces composants actifs lorsqu’ils sont combinés est bien plus important que la somme de leurs effets individuels. Découvrez dans ce billet les bienfaits de ces deux molécules sur la santé d’après la science. Soulignons au passage qu’il s’agit d’un simple résumé d’études, qui ne peut pas être comparé à un avis médical.
Avant toute chose, rappelons que la glucosamine est un glucide de la famille des osamines. On en retrouve en quantité importante dans la matrice cartilagineuse. Ses principaux rôles biologiques consistent surtout à former le cartilage, à maintenir son intégrité, ainsi qu’à stimuler les fonctions du liquide synovial au niveau des articulations.
Ce glucide naturellement présent dans la matrice du cartilage peut pour diverses raisons être synthétisé faiblement par l’organisme. Son absence risque pourtant d’entraîner une forte détérioration du cartilage. En effet, c’est cette molécule qui assure en quelque sorte le maintien de son intégrité. Les troubles articulaires, tels que l’arthrose, s’installent alors progressivement. Cela occasionne par conséquent des douleurs insupportables, particulièrement invalidantes. D’où l’intérêt de prendre des compléments alimentaires à base de glucosamine. Les suppléments vendus sur le marché sont obtenus grâce à l’extraction de cette molécule à partir de la chitine contenue dans les carapaces des crustacés. Prise comme complément alimentaire, elle permet de soulager les inflammations articulaires, freiner l’évolution de l’arthrose, apaiser les symptômes de la lombalgie ou encore accélérer les blessures après des accidents.
Ce dossier apporte plus d’informations sur les bienfaits et les actions de ce remède anti-arthrosique sur la santé des articulations.
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La chondroïtine, de son côté, est un polysaccharide de la famille des glycosaminoglycanes – des composants également importants du cartilage. Ils se concentrent surtout au niveau de la chondrine. Cette molécule est notamment connue pour offrir élasticité et flexibilité aux os et aux tissus conjonctifs. Elle les protège ainsi d’une éventuelle usure liée à l’âge ou bien aux traumatismes et frottements. C’est le garant d’une articulation en bonne santé.
Cette molécule naturelle, disponible sous forme de complément alimentaire depuis plus de 20 ans, permet de lutter et/ou traiter les maladies dégénératives des articulations. Son utilisation dans ce cadre n’est devenue courante que depuis peu. Un nombre non négligeable de scientifiques ont pourtant mis en évidence son pouvoir de réparer les tissus conjonctifs. Ces dernier se dégradent au fil des années, pour diverses raisons (stress oxydatif, radicaux libres, traumatisme, etc.). En d’autres mots, elle présente un rôle protecteur vis-à-vis du cartilage, en prévenant sa détérioration.
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Sommaire
Glucosamine et chondroïtine : Quels sont leurs bienfaits selon les scientifiques ?
Depuis le début du mois de février 2015, on recense près d’une cinquantaine d’études scientifiques réalisées sur environ 16 400 individus souffrant de troubles articulaires. Ces expériences visaient à déterminer l’efficacité de la combinaison de sulfate de glucosamine et de sulfate de chondroïtine, par rapport à celles des médicaments conventionnels, tels que le Célécoxib, ainsi que leur innocuité. Différentes méthodes de traitement et de contrôle ont été adoptées, mais seules les études ayant utilisé au moins deux des traitements suivants ont été prises en considération : 200 mg par jour de Célécoxib, au moins 1 000 mg de glucosamine, plus de 800 mg de chondroïtine, de glucosamine + chondroïne et de placebo. Les études doivent, par ailleurs, rapporter les symptômes, les fonctions de ces substances et leurs effets sur les patients, ainsi que les éventuels effets secondaires (1) (2).
Ces molécules sont-elles une alternative aux traitements conventionnels ?
Comme il a été dit, la majorité des essais cliniques menés sur ces deux molécules naturelles se sont notamment concentrés sur leur capacité à traiter l’arthrose. L’arthrose, rappelons-le, est une maladie chronique dégénérative non inflammatoire des articulations qui touche actuellement plus de 30 % de la population âgée de plus de 45 ans. Les propriétés médicinales de ces molécules sont souvent controversées. Certaines publications soulignent la synergie positive qui existe entre ces substances actives lorsqu’elles sont combinées, alors que d’autres avancent leur faible efficacité. En tous les cas, le sulfate de chondroïtine et le sulfate de glucosamine sont scientifiquement reconnus et répertoriés dans la classe des SYSADOA. Il s’agit des médicaments à effet lent qui peuvent être employés pour soulager les symptômes de l’ostéoarthrite sur une période prolongée, pouvant aller jusqu’à 6 mois.
Un nombre non négligeable de scientifiques reconnait l’innocuité de ces molécules naturelles dans le traitement de cette maladie dégénérative à long terme. Ces dernières constituent une excellente alternative aux analgésiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) couramment utilisés, qui ne restent pas sans effets secondaires au fil des années. Ces médicaments, selon les chercheurs, apaisent uniquement les symptômes. Mais ils ne contribueraient en rien à la régénérescence des cartilages. Ils sont aussi pointés du doigt comme étant responsables d’autres maladies graves, telles que les troubles cardiovasculaires, l’hépatite et l’ulcère gastrique.
Le sulfate de glucosamine et le sulfate de chondroïtine agissent pourtant de concert sur l’arthrose : le premier joue un rôle anti-inflammatoire et empêche la dégradation des tissus, le second favorise la formation de nouveaux composants de la matrice cartilagineuse.
Les résultats de ces observations cliniques ont été particulièrement prometteurs, mais il demeure encore très tôt pour confirmer l’efficacité de ces molécules utilisées ensemble dans le traitement de l’arthrose. Des études complémentaires sur l’homme sont nécessaires avant de pouvoir confirmer cette propriété médicinale.
Glucosamine et chondroïtine : ont-elles des effets antalgiques et anti-inflammatoires ?
Parmi la cinquantaine d’études scientifiques réalisées sur ces deux substances actives, 34 d’entre elles ont rapporté qu’elles revêtent des propriétés antalgiques et anti-inflammatoires, très indiquées pour soulager les douleurs de l’arthrose. Tout comme le Célécoxib, ces molécules combinées ont pu inhiber les médiateurs inflammatoires de l’organisme tel que la cyclo-oxygénase (COX), l’enzyme responsable de la synthèse de prostaglandines (facteurs favorisant la dégradation des tissus et l’agrégation plaquettaire) (3). Leur action a été toutefois moins importante 74 % en moyenne, contre 81 % pour le Célécoxib. Leur avantage, cependant, est qu’elles n’ont occasionné aucun effet secondaire chez les patients testés. Ce qui n’est pas le cas de cet anti-inflammatoire. À une dose de plus de 200 mg par jour le Célécoxib a entrainé des problèmes gastro-intestinaux graves (4). Il n’est pas possible pour l’instant de confirmer que ces deux molécules présentent des effets antalgiques et anti-inflammatoires. Non seulement les preuves scientifiques manquent encore, mais en plus les résultats de ces essais cliniques n’ont pas été probants.
Sont-elles capables d’améliorer la capacité physique ?
Pas moins de 30 études ont souligné que le sulfate de chondroïtine associé à la glucosamine peut améliorer la capacité physique des patients souffrant d’arthrose. Une réduction significative des symptômes, tels que douleur, raideur, gonflement, difficulté à effectuer des mouvements, a été constatée. Le taux de réussite du traitement s’élevait en moyenne à 72 %, contre 1 % seulement pour le traitement au placebo. Le traitement à base de médicaments anti-inflammatoires demeure plus efficace, avec un taux de réussite de 92 %, mais les effets secondaires restent néanmoins importants (5). Les résultats de ces études indiquent que ces molécules bien que combinées sont moins efficaces que les anti-inflammatoires classiques. D’autres essais cliniques seraient peut-être encore nécessaires pour valider leur véritable efficacité.
Ont-elles un effet sur le rétrécissement de l’espace articulaire ?
Un des symptômes courants de l’arthrose est le rétrécissement de l’espace articulaire, dû à un épaississement de l’os placé en dessous du cartilage et à une formation d’excroissance osseuse, dite ostéophyte. 7 études parmi les 54 ont rapporté que l’association de ces substances actives a conduit à une réduction importante de ces excroissances osseuses. Une amélioration d’environ 95 % en moyenne contre moins de 1 % pour les groupes soumis au placebo a été constatée. Ces molécules naturelles ont pu agir sur la structure des os, en la remodelant. Les médicaments anti-inflammatoires et antalgiques n’ont eu aucun effet sur la régénération des cartilages. Ces quelques études ont donné des résultats satisfaisants, mais ne sont pas encore suffisants pour conclure sur quoi que ce soit. Plus d’essais cliniques sur des humains sont essentiels pour confirmer la capacité de ces molécules à réduire l’espace articulaire.
Tolérance aux produits et effets secondaires
Près de 38 études ont signalé le retrait de patients en raison d’une intolérance aux substances utilisées pendant les traitements. Au total, on a recensé 21 sujets présentant des effets indésirables relatifs à l’utilisation de Célécoxib uniquement. L’usage du sulfate de chondroïtine seul, ou combiné au sulfate de glucosamine n’a présenté aucun effet néfaste sur la santé de ces individus, même dans le cas des traitements de longue durée dépassant 24 mois. Une grande part des scientifiques ayant réalisé ces expériences a été unanime quant au fait de prolonger le traitement à base de ces suppléments sur plus de 12 mois, pour obtenir de meilleurs résultats. Ces deux molécules naturelles peuvent être utilisées comme traitement de base ou bien en complément aux anti-inflammatoires non stéroïdiens. Bien que ces médications naturelles ne présentent aucun danger, il reste prudent de toujours prendre conseil auprès d’un spécialiste avant d’entamer un traitement. Soulignons par ailleurs que la prise de compléments alimentaires doit être sous supervision médicale.
Références
(1) McAlindon T. E. et al. Lignes directrices OARSI pour la prise en charge non chirurgicale de l’arthrose du genou. Cartilage d’arthrose. 22, 363-388 (2014).
(2) Dahmer S. et Schiller R. M. Glucosamine. Un m. Fam. Médecin. 78, 471 à 476 (2008).
(3) Chan P. S. et al. «Effet de la glucosamine et du sulfate de chondroïtine sur la régulation de l’expression génique des enzymes protéolytiques et de leurs inhibiteurs dans les explants de cartilage articulaire bovin provoqué par l’interleukine-1». Un m. J. Vet. Res. 66, 1870-1876 (2005).
(4) Zeng C. et al. «Comparaison entre 200 mg de QD et 100 mg deux fois par jour de célécoxib oral dans le traitement de l’arthrose du genou ou de la hanche». Sci Rep. 5, 10593 (2015).
(5) Chao Zeng et al. «Efficacité et innocuité de la glucosamine, de la chondroïtine, des deux en association ou du célécoxib dans le traitement de l’arthrose du genou».