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Sclérose en plaques

Qu’est ce que la sclérose en plaques ? Quelles sont les causes principales de cette maladie ? Comment se manifeste-t-elle ? Quels sont les traitements à adopter ? Pour en savoir plus sur cette pathologie qui touche le système nerveux, poursuivez votre lecture. Attention, les traitements mentionnés sont à but informatif uniquement.

Définition de la sclérose en plaques

sclérose en plaques
La sclérose en plaques est une maladie auto-immune du système nerveux, se traduisant par l’altération de la myéline

La sclérose en plaques est une pathologie du système nerveux d’origine auto-immune. Elle se caractérise par une dérégulation de l’immunité qui s’attaque anormalement aux cellules nerveuses. Ce qui va déclencher une réaction inflammatoire conduisant à une dégénérescence progressive de la myéline. Cette gaine protectrice d’un axone (prolongement d’un neurone) voit alors ses fonctions s’altérer. La conduction de l’influx nerveux est alors retardée, voire entravée. Il en résulte divers troubles tels qu’au niveau des fonctions cognitives, sensorielles ou encore motrices. Ceux-ci varient en fonction de la zone affectée, le cerveau ou la moelle épinière.

Pour ce qui est de la prévalence de cette affection, elle est estimée à environ 1/1000 personnes au niveau mondial. Elle semble, cependant, davantage toucher les sujets des pays du nord et deux fois plus les femmes que les hommes. Ce sont, en outre, les adultes âgés de 20 à 40 ans qui en sont les plus fréquemment concernés. Les cas d’enfants rencontrés semblent beaucoup plus rares, soit environ moins de 5% des malades.

Causes de la sclérose en plaques

Un bon nombre de facteurs peuvent se combiner et provoquer cette maladie. Parmi ceux-ci, il y a notamment :

– Une prédisposition génétique qui, toutefois, ne contribue dans l’apparition de la maladie qu’à environ 33% des facteurs. Avoir un membre de sa famille touchée augmente effectivement le risque de développer cette pathologie. Mais il existe des cas où le sujet n’a aucun parent affecté ;
– Une carence en vitamine D secondaire à une faible exposition aux rayons ultra-violets du soleil. Ce qui explique en partie la fréquence élevée de la survenue de l’affection chez les sujets des pays tempérés ;
– Une infection virale ou des séquelles infectieuses qui peuvent avoir causé un dérèglement du fonctionnement du système immunitaire. Les virus d’Epstein-barr et de la rougeole sont souvent avancés à cet effet ;
– Une intoxication à des métaux lourds ou une réintoxication secondaire à un relarguage de ceux qui étaient stockés dans le tissus osseux ;
– Une hypersensibilité de l’organisme notamment chez les sujets allergiques ;
– Un taux anormalement faible de mélatonine nocturne ;
– Une modification au niveau du microbiote. Certaines bactéries de la flore intestinale sont, en effet, suspectées comme pouvant être à l’origine de la réaction immunitaire anormale ;
– Une mauvaise hygiène alimentaire notamment une forte consommation de sucre. La hausse de la production de la guanosine diphosphate-L-fucose synthase, l’enzyme assurant le remodelage du sucre au niveau du cerveau, conduit en effet à une hyperactivation de certains types de lymphocytes T ;
– Une mauvaise hygiène de vie dont principalement le tabagisme, l’alcoolisme et l’obésité.

Symptômes de la sclérose en plaques

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Les symptômes de la sclérose en plaques varient selon la partie du système nerveux atteinte

Cette affection se caractérise principalement par une alternance de phases de crises et de rémission. En effet, à chaque démyélinisation apparaît ou s’amplifie un signe d’altération de la transmission des influx nerveux. Tandis qu’une épisode de rémission se présente entre deux phases de poussées lorsque les zones altérées de la gaine des neurones se cicatrisent. Certains facteurs sont, par ailleurs, connus comme pouvant réactiver d’anciens symptômes de l’affection. Parmi ceux-ci, il y a entre autres une hausse de la température corporelle due à la chaleur ou à une infection comme la grippe.

Les symptômes de l’affection varient en fonction de la partie du système nerveux central touchée. Leur intensité ainsi que leur durée varient, en outre, d’un sujet à l’autre. Les plus souvent rencontrés sont entre autres :

Asthénie importante invalidante chez plus de la moitié des sujets sclérosés ;
– Manque de coordination des mouvements des membres inférieurs. Ce symptôme est associé à une fatigabilité considérable, une anomalie dans la tonicité des muscles, une exagération des réflexes de contraction ;
– Soudaine diminution de l’acuité visuelle accompagnée d’autres signes visuels. On cite par exemple la présence d’une tache sombre dans l’axe visuel, trouble de la perception des couleurs ou encore sensation de douleur exacerbée lors des mouvements oculaires ;
Nystagmus qui se caractérise par la survenue de mouvements involontaires du globe oculaire ;
– Diplopie se manifestant par un dédoublement de la vision ;
– Paresthésie telle qu’engourdissement, fourmillement, décharges électriques ressenties le long de la colonne vertébrale quand le cou fléchit. Il y a aussi les douleurs intenses ou à l’inverse anesthésies survenant en certaines parties du corps ou de la face ;
– Vertige accompagné d’une perte d’équilibre se manifestant par des mouvements ébrieux, une instabilité en position debout ;
– Paralysies partielles ou totales survenant en certains endroits du corps ;
– Dysfonctionnements des sphincters entraînant entre autres une rétention ou une incontinence urinaire, une constipation. Chez l’homme, une impuissance peut aussi survenir ;
– Atteinte psychotique telle que dépression, sensation d’abattement, troubles maniaques, anxiété ;
– Troubles cognitifs tels que de la mémoire, de la concentration.

Traitements naturels et classiques de la sclérose en plaques

Sauf dans les cas les plus avancés, les périodes de crises tendent le plus souvent à une rémission spontanée. Un bon nombre de traitements sont, toutefois, préconisés pour apaiser les symptômes et favoriser la remyélinisation au niveau des neurones.

– Évitement de la hausse de la température :

Une augmentation de la température interne telle que due à une forte chaleur ou à une infection est connue comme pouvant favoriser ou réactiver d’anciens symptômes. Diverses publications avancent, dès lors, l’intérêt d’éviter tout facteur qui peut faire hausser la chaleur. Le repos, entre autre, une douche froide peuvent être à cet effet bénéfiques (1) ;

– Activités physiques :

La pratique d’activités physiques est conseillée dans de nombreuses études pour éviter de perdre l’autonomie et renforcer les muscles (2). Une amélioration des perturbations cognitives est également avancée par une publication (3) ;

– Curcumine :

Certaines observations concluent sur l’efficacité de la curcumine à prendre en charge des pathologies auto-immunes. Ceci s’explique en partie par l’action anti-inflammatoire que présente cette molécule extraite du curcuma. Le dosage quotidien conseillé pour le recours à ce traitement est environ de 11 g (4). D’autres preuves scientifiques sont toutefois essentielles pour confirmer l’efficacité de cette molécule ;

– Acide gras oméga 3 :

Certaines études mettent en évidence les effets positifs que peut apporter une alimentation riche en cet acide gras, lors d’affections neurodégénératives. Chez les personnes sclérosées, il aide à calmer les symptômes, à maintenir les fonctions cérébrales et à limiter la dégénérescence de l’immunité (5). Ces propriétés médicinales restent encore à confirmer dans d’autres études cliniques. La posologie prescrite est de 500 à 1 000 mg par jour de ce composé ;

– Vitamine D3 et N-acétylglucosamine :

Une étude suggère des suppléments de vitamine D, dont une carence est reconnue comme pouvant favoriser la survenue de la maladie, et de N-acétylglucosamine. En effet, lors des expériences menées sur des souris, il a pu être observé une nette amélioration de la reconnaissance du soi par les défenses immunitaires suite au recours à ce traitement. D’autres études sur l’homme sont toutefois nécessaires pour confirmer la réelle efficacité d’un tel apport (6).

Attention, ce sont juste des résumés d’études à ne pas mélanger à des avis médicaux. Seul un professionnel de santé est apte à prescrire un traitement efficace.

Références

(1) Montalban X, et al. « ECTRIMS/EANGuideline on the Pharmacological Treatment of People with Multiple Sclerosis.» Multiple Sclerosis Journal, 2018.
(2) Dalgas U, et al. « Resistance Training Improves Muscle Strength and Functional Capacity in Multiple Sclerosis.», Neurology, 2009;73:1478–148482.
(3) Briken S, et al. « Effects of Exercise on Fitness and Cognition in Progressive MS : A Randomized, Controlled Pilot Trial.» Mult Scler, 2014.
(4) Bharat B. et al. « Potential Therapeutic Effects of Curcumin, the Anti-inflammatory agent, against neurodegeneraive, cardiovascular, pulmonary, metabolic, autoimmune and neoplasic diseases.» The International journal of biochemistry & Cell biology, 2009.
(5) Shinto, G. et al. « Omega-3 Fatty Acid Supplementation Decreases Matrix metalloproteinase-9 Production in Relapsing-remitting Multiple Sclerosis », Prostaglandins, Leukotrienes, and Essential Fatty Acids, Fev 2009.
(6) «Genetics and the Environment Converge to Dysregulate N-glycosylation in multiple sclerosis.» Nature Comm. 2011.