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Ubiquinol

L’ubiquinol fait partie des molécules anti-âge les plus plébiscitées actuellement ? De quoi s’agit-il réellement ? Comment agit-il sur le processus naturel du vieillissement ? Possède-t-il d’autres bienfaits pour la santé ? Est-ce que l’ubiquinol bio existe vraiment ? Ce que disent les scientifiques sur ses propriétés médicinales sont dévoilés dans ce billet. Attention, il s’agit de simples résumés d’études qui n’ont rien à voir avec un conseil médical. 

ubiquinol

Ubiquinol, la forme la plus puissante de la CoQ10

Ubiquinol, ubiquinone ou coenzyme Q10 sont des termes dont nous entendons souvent parler en ce moment en matière d’anti-âge. Ces molécules, célèbres pour leurs propriétés antioxydantes, semblent avoir de nombreux effets bénéfiques sur notre santé. Nous pouvons entre autres citer la baisse de l’hypertension artérielle, la réduction de la toxicité de certains traitements anticancers, le ralentissement du vieillissement, booster la performance physique, et bien d’autres encore.

Les adeptes deviennent de plus en plus nombreux. Cependant, peu d’entre eux connaissent réellement la vraie différence entre ces molécules et leurs fonctions dans l’organisme. Ce billet vise donc à éclaircir ces points. Qu’est-ce que l’ubiquinol exactement et en quoi pourrait-il être plus intéressant que la CoQ10 selon les scientifiques ?

Présentation de l’ubiquinol

Structure chimique

Les 3 formes de la CoQ10 suite à une réaction Redox : Ubiquinone - Semiquinone - Ubiquinol
Les 3 formes de la CoQ10 suite à une réaction Redox : Ubiquinone – Semiquinone – Ubiquinol

Dans un terme clair et précis, l’ubiquinol est la forme réduite de l’ubiquinone, qui est connu également sous d’autres noms tels que la fameuse titre coenzyme Q10 ou CoQ10, ubiquinol 10, mitoquinone et ubidécarénone. En effet, la CoQ10 existe sous trois états d’oxydoréduction, suite à une réaction redox (réaction chimique pendant laquelle il y a échange d’électrons), à savoir :

la forme entièrement oxydée Q, qui est l’ubiquinone.
forme semi-oxydée avec un radical libre Q-, qui est la semiquinone.
la forme active, QH2, qui est l’ubiquinol, la molécule qui nous intéresse dans cet article (1).

La particularité de l’ubiquinol, concernant sa structure chimique, réside dans la présence des deux groupes hydroxyles –OH, qui le rendent plus hydrophile (se dit d’une molécule ayant une affinité avec l’eau). Ceci explique pourquoi cette molécule forme des liaisons plus solides avec l’eau une fois au contact de celle-ci. De plus, elle présente une meilleure biodisponibilité, et se montre plus stable en présence de lipides.

La présence des 2H dans sa structure chimique montre, par ailleurs, la raison pour laquelle sa formule chimique est C59 H92 04, au lieu de C59 H90 04 qui est celle de l’ubiquinone. On appelle aussi l’ubiquinol CoQ10H2.

Ses différentes sources

Bien que l’ubiquinol soit semblable à une vitamine liposoluble, d’ailleurs cette molécule a été classée dans cette catégorie au départ, il n’en est pas une. Cette substance est, en effet, produite naturellement dans l’organisme. Elle se concentre notamment au niveau des cellules, où elle participe à la production d’énergie.

D’après certaines observations scientifiques, les sujets en bonne santé présentent un taux de CoQ10H2 plasmatique très élevé. Le rapport CoQ10H2/CoQ10 est de 95/5. Autrement dit, l’ubiquinol, soit la forme réduite, est largement plus actif. Ce rapport varie considérablement en fonction de l’état de santé des patients. Les sujets ayant des problèmes de cirrhose, de diabète, d’hyperlipidémie ou encore de maladies coronariennes présentent un niveau moyen d’ubiquinol de moins de 74 % par rapport aux individus sains. Les mêmes études ont, cependant, souligné qu’un apport d’ubiquinol pris par voie orale peut très bien augmenter ses niveaux sanguins et ce, deux fois plus importants que l’ubiquinone (2).

Il est également possible de puiser cet antioxydant dans certains aliments, notamment dans les produits d’origine animale tels que la viande et les poissons, ainsi que dans certains fruits et légumes. Voici une petite liste des aliments les plus riches en ubiquinol, selon une revue scientifique japonaise publiée en 2008 (3) :

– le foie de bœuf : 40.1 µg/g
– la chair de sériole (yellowtail) : 20.9 µg/g
– le thon : 14.6 µg/g
– le poulet (la poitrine) : 13.8 µg/g
– le persil : 5.91 µg/g
– la viande de bœuf (l’épaule) : 5.36 µg/g
– le brocoli : 3.83 µg/g
– l’orange : 0.88 µg/g

Sa biodisponibilité

La biodisponibilité de l’ubiquinol fait souvent l’objet d’une polémique. Si certains avancent que cette forme active de la CoQ10 est plus biodisponible et présente une activité antioxydante plus puissante ; d’autres préfèrent mettre en avant les qualités de l’ubiquinone, qui selon eux est plus efficace lorsque la molécule est dissoute dans des micelles lipidiques. Pour rappel, la micelle est un agrégat sphéroïdal de molécules, qui comporte deux parties, dont une tête hydrophile qui se dirige vers le solvant et une chaîne lipophile qui se dirige vers l’intérieur. Ces deux agents stabilisent la molécule la rendant plus biodisponible au sein de l’organisme.

De nombreux scientifiques ont pourtant souligné que la CoQ10H2 présente réellement une meilleure biodisponibilité. Des expériences réalisées sur des rats de laboratoires et des sujets humains ont permis de prouver ce fait. Dans cette étude clinique menée sur des Japonais en excellente santé physique, il a été constaté que la prise d’une dose d’ubiquinol de seulement 150 mg par jour a conduit à une augmentation du taux de concentration sanguine de CoQ10 de 3.84 µg/ml. Chez ceux qui en ont pris 300 mg par jour, un niveau de concentration de CoQ10 de 7.28 µg/ml a été noté.

Les chercheurs ont remarqué que l’ubiquinol présente non seulement une biodisponibilité appréciable en raison des deux groupements hydroxyles –OH dans sa structure chimique, mais est aussi assimilée rapidement et entièrement par le système gastro-intestinal. Notons que la durée du traitement a été seulement de 4 semaines, alors que les résultats ont été plus élevés que prévu (4).

Ses rôles dans l’organisme

L’ubiquinol joue des rôles particuliers à noter au sein de notre organisme. Cette molécule est bien plus qu’un simple antioxydant qui nous protège des effets néfastes des radicaux libres. C’est un accepteur d’électrons dans certains processus biologiques, tels que la chaîne respiratoire et le cycle de Krebs.

Tout comme l’ubiquinone, cette molécule assure une fonction non négligeable dans les réactions métaboliques, et en particulier dans leur interconversion d’une forme à l’autre. En effet, la coenzyme Q10, une fois à l’intérieur de l’organisme passe de la forme ubiquinone à la forme ubiquinol ; tout cela dans un cycle sans fin. Notre corps recycle continuellement ses réserves de CoQ10. Comme l’ubiquinol est en effet de forme réduite QH2, il est plus sensible à l’oxydation. Or, une fois qu’il s’oxyde, il redevient totalement oxydé et prend la forme Q, ubiquinone.

Pour ce qui est de ses rôles, l’ubiquinol intervient surtout dans le maintien de l’énergie. C’est seulement dans cette forme réduite que l’organisme peut utiliser la coenzyme Q10 pour catalyser, autrement dit déclencher, la synthèse d’adénosine triphosphate ou ATP.

Cette molécule antioxydante est aussi la seule forme de la CoQ10 qui peut piéger et inhiber les activités des radicaux libres. Cette importante fonction lui permet d’assurer une meilleure protection des membranes cellulaires (qui maintiennent l’intégrité des cellules) et des mitochondries (qui récupèrent l’énergie fournie et la stockent sous forme d’ATP).

Quelles sont les propriétés médicinales de l’ubiquinol ?

Comparé à l’ubiquinone, peu d’études scientifiques ont été menées sur l’ubiquinol ; néanmoins la plupart d’entre elles, voire toutes, ont mis en évidence sa qualité de super antioxydant.

Cette molécule est-elle capable de retarder le vieillissement ?

Une des qualités reconnues scientifiquement de l’ubiquinol est sa capacité à ralentir le processus de vieillissement. Il est supposé que le maintien de la production d’énergie mitochondriale permet de retarder les effets délétères du vieillissement. Or, l’ubiquinol est apte à maintenir cette énergie, d’après ce qui a été vu précédemment.

Ubiquinol : puissant antioxydant à effet antiâge appréciable
Ubiquinol : puissant antioxydant à effet anti-âge appréciable

Pour mettre en évidence cet effet antivieillissement, les scientifiques ont donc utilisé cette molécule sur des souris avec une sénescence accélérée. À l’âge de deux mois, les individus testés ont présenté tous les signes du vieillissement, tels que lésion oculaire, réduction de la capacité physique, peau rugueuse, poils ternes, troubles articulaires, colonne vertébrale déviée, etc. Ils ont été départagés en trois groupes, dont le premier recevait une alimentation standard, le second une alimentation additionnée d’ubiquinone, et le troisième une alimentation enrichie en ubiquinol.

À partir du troisième mois de leurs vies, le groupe témoin a déjà connu un taux de vieillissement accéléré, alors que les souris des deux autres groupes ont vieilli plus lentement. À la fin de l’expérimentation, soit au dixième mois, les scores de notation ont révélé les résultats suivants : 12 pour les animaux témoins, 9,9 pour les souris soumises à l’ubiquinone et 5,9 pour celles qui ont pris de l’ubiquinol. Par ailleurs, ces dernières ont eu l’air très en forme, alors que celles du second groupe souffraient encore des effets du vieillissement.

Conclusion, l’ubiquinol présente un effet anti-âge plus important que l’ubiquinone et peut prévenir les maladies liées au vieillissement (5). Pour l’instant, la plupart des essais cliniques ont été réalisés sur des modèles animaux. Ce qui ne nous permet pas de confirmer la réelle efficacité de ce produit chez l’homme. D’autres études de plus grande envergure sur des modèles humains sont nécessaires avant de pouvoir conclure sur son effet anti-âge.

Peut-elle améliorer la capacité physique ?

L’ubiquinol, en plus de ralentir le processus de vieillissement et lutter contre ses effets délétères, est également connu pour améliorer la capacité physique. Nombreux sont les essais cliniques menés pour le prouver comme cette étude également effectuée sur des souris avec un rythme de vieillissement accéléré.

Après avoir provoqué la sénescence de ces animaux, les observateurs les ont classés par hasard en deux groupes, dont l’un recevait une dose de 300 mg/kg d’ubiquinol et l’autre une dose plus réduite de 30 mg/kg. À l’âge de 39 semaines, ces souris de laboratoire ont été soumises à des activités physiques intenses sur un tapis de course (vitesse 20 m/mn, inclinaison 0 puis 10 degrés, durée 30 mn).

Les résultats ont montré que les sujets ayant pris des doses plus élevées d’ubiquinol ont présenté une meilleure capacité physique à s’exercer. Leur espérance de vie s’est, par ailleurs, améliorée de plus de 50 % selon les constatations (6). La plupart de ces observations cliniques ont été cependant conduites sur des échantillons de rongeurs de laboratoires. Ce qui ne nous permet pas de conclure sur son efficacité chez l’homme. Plus d’expériences sur des humains sont alors nécessaires pour vérifier cette capacité à améliorer la performance physique.

S’agit-il d’un stimulant pour les hormones ?

Des chercheurs ont également essayé de découvrir les effets de l’ubiquinol sur les hormones, toujours grâce à son action antioxydante. Les expériences ont été effectuées sur des femmes ayant des problèmes de fertilité, âgées de 20 à 40 ans. La plupart d’entre elles sont aménorrhéiques. Parmi les 50 femmes testées, 30 d’entre elles ont pris au quotidien 150 mg de cette molécule en complément à leur alimentation pendant 4 mois. Les 20 personnes restantes ont été soumises à des placebos.

Les résultats de l’expérience ont montré une augmentation significative des hormones FSH (Hormone Follico-Stimulante), et LH (Hormone Lutéinisante). Le taux de concentration de FSH est passé de 3.10 ± 2.70 à 10.09 ± 6.93, selon les analyses. Les valeurs de LH ont été également doublées, de 14.83 ± 10.48 à 27.85 ± 22.30. Conclusion émise par les chercheurs, la supplémentation en ubiquinol a, d’une part, agi sur l’axe hypothalamique-hypophyso-surrénalien (HPA, comprenant l’hypothalamus, la glande pituitaire et les glandes surrénales chargées de contrôler l’humeur et divers processus biologiques) et d’autre part réduit le stress oxydatif au niveau de ce système neuroendocrinien. Ce qui a favorisé la production de FSH et de LH (7).

Des études complémentaires de plus grande envergure demeurent toutefois essentielles avant de conclure sur cet effet stimulant des hormones. Ces quelques essais cliniques menés sur un faible échantillon d’individus ne suffisent pas pour confirmer cette propriété.

Ubiquinol : Quelle est la posologie efficace ?

Grâce aux expériences scientifiques, il est possible de déterminer la dose moyenne d’ubiquinol à prendre au quotidien pour entretenir sa santé et ralentir le processus du vieillissement. Pour profiter donc de ses bienfaits, il faut dans les 90 mg à 200 mg par jour. Il faut pourtant dans les 1 200 mg d’ubiquinone pour avoir les mêmes effets ; ce qui constitue une dépense considérable. Cette dose d’ubiquinol est à diviser en deux prises, au moment des repas.

Les sujets soumis à des statines ou autres médicaments hypocholestérolémiants doivent aviser leurs médecins. Des essais cliniques ont, en effet, démontré que les statines (Pravastatine, Rosuvastatine, Simvastatine, etc) inhibent la synthèse de coenzyme Q10. Une baisse importante de 19 à 54 % des taux d’ubiquinol et d’ubiquinone sanguins, avec une perturbation des mitochondries, a été remarquée chez les individus soumis à l’expérience (8). La prise de statines risque donc de réduire l’effet de l’ubiquinol. Augmenter légèrement la dose peut être de mise.

Pour votre sécurité, pensez toujours à demander l’avis de votre médecin avant de commencer un traitement. Seul un professionnel de santé saura vous conseiller sur la posologie efficace et sans risque d’effets secondaires. Attention, vous ne devez pas prendre des compléments alimentaires sans surveillance médicale.

Ubiquinol bio ?

Bien évidemment, l’ubiquinol bio n’existe tout simplement pas ! L’on parle plutôt de forme bioactivée. Le préfixe « bio » utilisé ici n’a rien à voir avec l’agriculture biologique, mais à la biodisponibilité du produit. En tant que telle, cette molécule est 100 % bio-identique à celle synthétisée naturellement par notre organisme, et pourra donc être assimilée facilement et agir plus rapidement.

En résumé, la meilleure forme de CoQ10 à prendre comme complément alimentaire et mieux profiter de ses bienfaits thérapeutiques est l’ubiquinol, forme réduite et biologiquement active avec un taux d’assimilation 8 fois supérieur à celui de l’ubiquinone.

Bien choisir son ubiquinol en gélules

Quelques critères de choix peuvent être pris en compte lors de l’achat de son ubiquinol en gélules, tels que :

– Le dosage : une gélule avec une petite dose de 90 ou 100 mg est plus intéressante. Cela permet d’espacer de quelques heures les prises, afin de permettre à la molécule de bien atteindre ses cibles et de prolonger davantage également sa biodisponibilité dans le sang.
– Les autres ingrédients : Comme l’ubiquinol s’oxyde facilement, et donc risque de revenir à sa forme initiale ubiquinone, il faudra prendre en compte ses autres ingrédients. Certains produits renferment une certaine dose de vitamine C dans leur composition, pour une protection optimale de l’ubiquinol contre l’oxydation.
– La qualité des capsules : Vérifier également la technologie utilisée pour la capsule ou la gélule. La CoQ10H2 doit être fournie dans des contenants opaques, qui permettent de protéger efficacement la molécule de la lumière et de l’oxygène.

L’ubiquinol sélectionné dans notre guide est le plus haut de gamme du marché.

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Références :

(1) Horton et al. « Principes de Biochimie ». (1994) -De Boeck Université – ISBN : 2-8041-1578-X.
(2) Hosoe K. et al., Study on safety and bioavailability of ubiquinol after single and 4-week multiple oral administration to healthy volunteers, Regul. Toxicol. Pharmacol., 2006 Aug 17.
(3) Kubo, Hiroshi; Fujii, Kenji; Kawabe,Taizo; Matsumoto, Shuka; Kishida, Hideyuki; Hosoe, Kazunori (2008). « Food content of ubiquinol-10 and ubiquinone-10 in the Japanese diet ». Journal of Food Composition and Analysis.21(3): 199–210.
(4) Hosoe K. et al., Study on safety and bioavailability of ubiquinol after single and 4-week multiple oral administration to healthy volunteers, Regul. Toxicol. Pharmacol., 2006 Aug 17.
(5) Yan J. et al., Reduced coenzyme Q10 supplementation decelerates senescence in SAMP1 mice, Exp. Gerontol., 2006 Feb, 41(2): 130-40.
(6) Hosokawa M.:Grading score system: a method for evaluation of the degree of senescence in senescence accelerated mouse (SAM).Mech Ageing Dev, 1984,26: 91–102.
(7) Thakur AS, Littaru GP, Funahashi I, Painkara US, Dange NS, Chauhan P.Effect of Ubiquinol on Serum Reproductive Hormones of Amenorrhic Patients. Indian J Clin Biochem. 2016 Jul;31(3):342-8. doi: 10.1007/s12291-015-0542-9. Epub 2015 Dec 17.
(8) Folkers K et al. Lovastatin decreases coenzyme Q10 levels in humans. Proc Natl Acad Sci USA 1990;87:8931-8934.