Gorgées de nutriments, les racines de Maca sont utilisées depuis la nuit des temps pour subvenir aux besoins nutritionnels de l’organisme et booster la libido. Que disent les scientifiques à propos de cette plante médicinale ? Quels sont ses bienfaits thérapeutiques ? Comment la prendre comme supplément à l’alimentation ? Cet article révèle ses propriétés médicinales selon la science. Notons que les informations fournies ne remplacent en aucun cas les conseils d’un médecin.
Cultivée pour ses vertus tonifiantes et stimulantes sexuelles depuis l’âge néolithique dans son pays d’origine – les Hautes Andes péruviennes – la maca fait partie aujourd’hui des suppléments alimentaires les plus appréciés. De nombreux pays l’exploitent et la commercialisent comme complément à l’alimentation. D’autant plus que sa prise est facilitée grâce aux différents formats dans lesquels elle est vendue. Ainsi nous pouvons la trouver sous forme de gélules, capsules, extraits liquides ou poudre. Autrefois, les Péruviens consommaient ce tubercule de différentes façons : cuit, cru, séché, en gâteau, boisson ou encore en chips.
Les qualités aphrodisiaques masculines présentes dans la racine font qu’on surnomme cette plante médicinale « viagra péruvien » ou « ginseng péruvien » (1). En effet, la maca est capable d’augmenter la libido et lutter contre la stérilité. Ses actions permettent également d’améliorer la qualité du sperme et corriger les dysfonctionnements sexuels tels que les problèmes d’érection ou d’éjaculation précoce. Bien évidemment, la maca n’est pas issue de la lignée des Ginsengs, mais de la famille des Brassicacées ou crucifères aux côtés du radis et du cresson. Il faut souligner que la médecine traditionnelle péruvienne lui a attribué également d’autres bienfaits thérapeutiques. La maca tonifierait l’organisme, boosterait le système immunitaire, soulagerait les symptômes de la ménopause, apaiserait les douleurs articulaires et lutterait contre la dépression.
Ses bienfaits ont fait l’objet de pas mal d’études scientifiques. Découvrons l’avis des chercheurs.
Sommaire
Présentation de la maca
Originaire du Pérou et de la Bolivie, la maca est une plante maraîchère particulièrement rustique. Capable de survivre dans des conditions climatiques extrêmes, elle a longtemps été cultivée comme base de l’alimentation péruvienne. Par la suite, vers les années 90, elle a été commercialisée auprès d’autres pays comme le Japon et les états européens. Cette commercialisation à l’échelle internationale connait depuis un essor extraordinaire. De ce fait, de nombreux chercheurs ont commencé à étudier les propriétés médicinales de cette racine. Notons que leurs recherches se fondent dans un premier temps sur les caractères sacrés qu’elle revêtait aux yeux des anciens empires andins centraux, tels que les Incas et les Waris.
Répondant au nom scientifique de « Lepidium meyenii Walpers », on trouve la maca sous trois formes. La première à l’état sauvage, la seconde cultivée, et la troisième issue d’une domestication retournée à l’état sauvage par manque d’entretien. En ce qui concerne ses caractéristiques, la maca se distingue par sa petite taille. Même si elle ne dépasse pas les quinze centimètres, elle possède néanmoins un tubercule particulièrement développé et charnu. D’ailleurs, ce dernier rappelle la forme d’un radis, à la couleur jaune pâle ou pourpre.
Il ne faut cependant pas mélanger la variété Lepidium meyenii Walpers avec l’espèce sauvage Lepidium kalenbornii Hitchcock. Toutes deux ont un tubercule charnu et une allure très proche. On cultive de plus en plus cette variété affectionnant surtout les Andes centrales péruviennes, mais ses qualités thérapeutiques laissent à désirer. D’autant plus qu’une fois abandonnée, cette plante retrouve trop rapidement ses caractéristiques sauvages. Et pourtant lorsqu’elle est cultivée, sa racine devient, au fil des temps, véreuse et son goût amer en raison de l’ajout d’engrais chimiques. Par conséquent, elle devient impropre à la consommation.
Ses valeurs nutritionnelles
La racine de maca séchée renferme une quantité non négligeable de nutriments. Elle a des valeurs proches de celles de certaines variétés de céréales comme le blé et le riz. Près de 100 mg de ce tubercule séché et réduit en poudre comprend :
– 60 à 75 mg de glucides
– 10 à 15 mg de protéines
– 8,5 mg de fibres
– 2,2 mg de lipides
– de la vitamine C
– des minéraux, tels que le potassium, le magnésium, le sélénium et le calcium
– des oligoéléments essentiels, tels que le fer, le zinc, le cuivre, le manganèse et l’iode
– 19 variétés d’acides aminés
– des acides gras, comme l’acide alpha linoléique (ou ALA du groupe oméga-3), l’acide oléique et l’acide palmitique
– des polysaccharides
– de l’acide malique, acide dicarboxylique responsable de son goût
– du (IR, 3R)-1-méthyl-1,2,3,4-tétrahydro-beta-carboline-3-carboxylique (ou MTCA), ayant des effets bénéfiques sur le système nerveux (2).
Quelles sont ses propriétés médicinales ?
Les plantes médicinales censées améliorer la vigueur sexuelle connaissent un succès indéniable. Ce n’est donc pas étonnant si la majorité des recherches scientifiques menées sur la racine de la maca se focalisent surtout sur ses qualités aphrodisiaques et toniques. Voici quelques exemples d’études publiées ayant démontré ces propriétés.
S’agit-il d’un aphrodisiaque masculin ?
Comme énoncé précédemment, on recommande la maca pour combattre l’infertilité masculine et augmenter le désir sexuel. Ainsi, lors de cette étude datant de 2001, les chercheurs ont observé l’effet de cette plante sur des rats mâles. Pour ce faire, les 60 individus soumis au test ont été départagés en trois groupes. Le premier ayant pris 15 mg/kg de poudre de maca par voie orale, le second 75 mg/kg, et le troisième du sérum physiologique d’une dose de 0,5 ml/kg. Certains paramètres permettant d’évaluer les performances sexuelles ont été pris en compte, au premier et au dernier jour du traitement. Il s’agit de la première phase de latence, la première intromission, l’éjaculation, le temps de latence post-éjaculatoire, ainsi que les comportements pré et post-copulatoires.
Dans l’ensemble, après 15 jours de traitement à base de racine de maca, il a été constaté que ces deux doses sont capables de réduire la première phase de latence, la première intromission, et le temps de latence post-éjaculatoire. En d’autres termes, les résultats étaient plus significatifs chez les sujets ayant pris des doses plus élevées. Les chercheurs donc ont conclu que la maca prise par voie orale permet d’améliorer la performance sexuelle (3).
Une étude similaire réalisée la même année par Gonzales GF et son équipe, également sur des rats mâles, a révélé que la prise d’une dose d’extrait de maca de 66 mg à raison de deux fois par jour favorise le développement des testicules et de l’épididyme des sujets testés. Par ailleurs, elle améliorerait la quantité du sperme et la motilité des spermatozoïdes (4). Les résultats de ces études cliniques ont été très prometteurs. Malheureusement, la plupart d’entre ces observations ont été conduites sur des modèles animaux. Ce qui ne permet pas de valider l’efficacité de cette plante médicinale chez l’homme.
La racine a-t-elle une efficacité contre les symptômes de la ménopause ?
Utilisée chez la gent féminine, la racine de maca séchée ou ses extraits a présenté des effets positifs sur la qualité de vie des femmes ménopausées. En effet, elle a permis d’atténuer les désagréables symptômes tels que l’anxiété, les bouffées de chaleur, la dépression ou encore la baisse de libido.
Voici une de ces études ayant démontré ces qualités. Un essai randomisé en double aveugle, avec contrôle placebo, a été mené sur 14 femmes ménopausées. Pendant 6 semaines, elles ont reçu une dose de 3,5 g par jour de racine de maca en poudre. Les 6 semaines suivantes, ce traitement a été remplacé, sans qu’elles le sachent, par des placebos. Tout au long de l’étude, les niveaux des taux d’hormones sexuelles ont été mesurés, à savoir celui de l’oestradiol, de l’hormone lutéinisante (LH) et celui de l’hormone follico-stimulante (FSH). Les chercheurs ont eu également recours à l’échelle de Green Climacteric pour évaluer l’importance des symptômes.
Résultats, aucune différence significative n’a été constatée au niveau des concentrations sériques d’oestradiol, de FSH et de LH chez les patientes, à chaque analyse effectuée. Cependant, en comparant les symptômes de ces femmes ménopausées à l’échelle de Green Climacteric, il a été remarqué une baisse importante des différents signes. C’est le cas par exemple de l’angoisse et les dysfonctionnements sexuels. De ce fait, la qualité de vie de ces femmes s’est nettement améliorée. Les chercheurs ont donc conclu que la maca soulagerait les symptômes de la ménopause et périménopause, sans influencer l’activité androgénique et œstrogénique (5).
La plupart de ces expériences ont cependant été menées sur un faible échantillon d’individus. Des études complémentaires à plus grande échelle sont essentielles pour vérifier ces effets contre les symptômes de la ménopause avant de confirmer quoi que ce soit.
Possède-t-elle une propriété antioxydante ?
À un certain moment, l’AFFSA (Agence française de Sécurité Sanitaire) a mis en garde les consommateurs concernant les risques liés à l’utilisation de maca en tant que complément alimentaire aphrodisiaque. La raison est la présence de MTCA dans sa composition (6). Des études ont, en effet, parlé de l’effet inhibiteur de cette molécule vis-à-vis des MAO (Monoamines oxydases), qui assurent d’importants rôles dans la protection du système nerveux périphérique et central, à la manière des antidépresseurs.
Cependant, certains scientifiques veulent rassurer le grand public. En effet, le MTCA est également présent dans bon nombre de fruits et légumes tels que l’orange, le pamplemousse ou encore l’ail par exemple, qui sont souvent utilisés comme remèdes naturels. D’après les études réalisées par ces chercheurs, le MTCA est doté d’une propriété antioxydante largement supérieure à celle de la vitamine C et d’une action protectrice contre les rayons ultraviolets.
Des essais cliniques menés sur des souris ont même démontré que le MTCA contenu dans les racines de maca n’est nullement pas neurotoxique. Au contraire, ce composant actif aurait contribué dans l’amélioration de la mémoire des sujets expérimentés. En conclusion, les scientifiques ont même avancé que la consommation de maca grâce à la présence de cette molécule particulière serait d’une grande aide dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer (7). D’autres études cliniques sur des modèles humains sont toutefois essentielles avant de conclure sur cet effet antioxydant. Les expériences menées sur des animaux de laboratoires ne nous permettent pas de valider l’efficacité de cette racine chez l’homme.
La maca est-elle dotée d’une fonction hépatoprotectrice ?
Des essais cliniques ont également mis en évidence la fonction hépatoprotectrice de la racine de maca grâce à sa teneur élevée en polysaccharides, dont le principal est le MP-1. D’après les résultats des expériences in vitro réalisées, ce dernier a assuré un rôle protecteur vis-à-vis des cellules Hep-G2 du foie, qui ont été altérées sous l’effet de l’alcool. Administré chez des souris soumises à des doses élevées d’alcool, l’extrait de racine de maca enrichi en MP-1 a favorisé la baisse des triglycérides dans le tissu hépatique et dans le sang. Les scientifiques ont également remarqué chez les individus expérimentés que ce polysaccharide a augmenté de façon spectaculaire les taux de superoxyde peroxydase (SOD) et de glutathion S-transférase, des antioxydants puissants (8). Ces quelques expérimentations sur des cellules en culture ne suffisent pas toutefois pour valider cette action hépatoprotectrice. Il faut d’autres essais cliniques plus approfondis sur l’homme avant de pouvoir la confirmer ici.
Est-elle une tonique de l’organisme ?
Des chercheurs ont également essayé de prouver l’effet tonique de la maca sur l’organisme, une des principales propriétés de ce tubercule. Lors de cette expérience, les scientifiques ont étudié particulièrement l’effet des polysaccharides contenus dans cette plante médicinale, dont notamment le MPS-1 et le MPS-2. Le MPS-1 d’une masse moléculaire de 7,6 kDa était composé de xylose, glucose, d’arabinose et de galactose. Quant au MPS-2, d’une masse moléculaire de 6,7 kDa, celui-ci était composé d’arabinose, de galactose et de glucose. Ces extraits de maca ont été administré chez des sportifs ayant effectué des entrainements de natation intenses.
Pour évaluer l’effet de ces polysaccharides chez les sujets soumis à l’expérience, les chercheurs ont mesuré le taux d’acide lactique sanguin (ou lactate) produit par les muscles, le taux d’azote uréique sanguin (AUS), l’activité des enzymes lactates déshydrogénases (LDH) et le stock de glycogène hépatique. Les résultats de l’expérimentation ont montré que l’effet tonique de ces polysaccharides varie en fonction des doses administrées. Le MPS-2 semble être plus efficace que le MPS-1 (9). Des études cliniques de plus grande envergure sont essentielles pour vérifier cet effet tonique. Pour le moment, nous ne pouvons pas le certifier par manque de preuves plus solides.
Maca : à quelle dose l’utiliser
Pour ce qui est du dosage à prendre, celui-ci dépendra du problème de santé à traiter.
Un essai clinique réalisé aux États-Unis a révélé qu’une dose de 3 g de maca par jour pendant 4 semaines a été amplement suffisante pour augmenter la libido chez des sujets dépressifs et qui souffrent d’anxiété (10). Chez des personnes en bonne santé, mais ayant cependant des troubles érectiles et/ou des problèmes d’éjaculation précoce, 1,5 à 3 g par jour se sont avérés efficaces.
Chez les femmes ménopausées, une dose de 3,5 g par jour pendant 6 semaines, comme il a été mentionné dans les précédentes expériences, est recommandée pour venir à bout des différents symptômes.
Prise selon les doses prescrites, la racine de maca ne devrait causer aucun effet secondaire. Les femmes atteintes d’un cancer hormono-dépendant, à la manière d’un cancer du sein, des ovaires ou encore de l’utérus, devront toutefois prendre certaines précautions, en signalant leurs médecins. La maca pourrait, en effet, copier les effets de l’œstrogène.
Pour tonifier l’organisme, améliorer la mémoire, booster les défenses immunitaires, soulager les fatigues musculaires ou douleurs articulaires, ou encore protéger le foie, les praticiens conseillent une dose de 1 à 1,5 g de maca par jour, à répartir en trois prises. Le traitement ne doit pas dépasser de plus de 3 mois d’affilée. N’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un médecin pour un usage sécurisé de cette plante. Suivez uniquement les prescriptions de ce professionnel de santé. Ces dosages sont juste à titre informatif. Par ailleurs, ne prenez pas de suppléments sans surveillance médicale.
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Références :
(1) G F Gonzales, A Cordova, C Gonzales, and al. « Lepidium meyenii (Maca) improved semen parameters in adult men », Asian journal of andrology, vol. 3, no 4, décembre 2001, p. 301-303.
(2) Piacente S, Carbone V, Plaza A, and al. Investigation of the tuber constituents of maca (Lepidium meyenii Walp). J Agric Food Chem. 2002.
(3) Cicero AF, Bandieri E, Arletti R. Lepidium meyenii Walp. improves sexual behaviour in male rats independently from its action on spontaneous locomotor activity. J Ethnopharmacol. 2001 May
(4) Gonzales GF, Ruiz A, Gonzales C, and al. Effect of Lepidium meyenii (maca) roots on spermatogenesis of male rats. Asian J Androl. 2001 Sept.;3(3):231-3.
(5) Brooks NA, Wilcox G, Walker KZ, and al. Beneficial effects of Lepidium meyenii (Maca) on psychological symptoms and measures of sexual dysfunction in postmenopausal women are not related to estrogen or androgen content. Menopause.2008 Nov-Dec;15(6):1157-62.
(6) APSSA. From the French Agency of Sanitary Security on foods relative to the risk assessment for health by consuming pulverized maca rootsor as alimentary supplement. Afssa-Saisine 2004-SA-0155. 2004:1–3.
(7) Rubio J, Dang H, Gong M, Gonzales GF and al. Aqueous and hydroalcoholic extracts of Black Maca (Lepidium meyenii) improve scopolamine-induced memory impairment in mice.Food Chem Toxicol.2007.
(8) Zhang L, Zhao Q, and al. Protective effect of polysaccharide from maca (Lepidium meyenii) on Hep-G2 cells and alcoholic liver oxidative injury in mice. Int J Biol Macromol.2017 Feb 4. pii: S0141-8130(16)32981-6. doi: 10.1016/j.ijbiomac.2017.01.125.
(9) Li J, Sun Q, Meng Q, and al. Anti-fatigue activity of polysaccharide fractions from Lepidium meyenii Walp. (maca). Int J Biol Macromol. 2017 Feb;95:1305-1311. doi: 10.1016/j.ijbiomac.2016.11.031. Epub 2016 Nov 10.
(10) Dording CM et al. A double-blind, randomized, pilot dose-finding study of maca root (L. meyenii) for the management of SSRI-induced sexual dysfunction. CNS Neurosci Ther. 2008 Fall;14(3):182-91.