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Pépins de courge

Pepins de courgeEfficaces dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate, les Pépins de courge sont des médications naturelles à porter de main. Quelles sont toutes les maladies dont ils sont capables de soigner ? Quels nutriments apportent-ils à l’organisme ? Comment bénéficier de tous leurs bienfaits ? Comment choisir ses compléments de pépins de courge ? Trouvez dans ce dossier ce que disent les chercheurs à propos de leurs bienfaits. À  noter que ces informations ne constituent pas des avis médicaux.

Pépins de courge, des remèdes contre les troubles de la prostate ?

Les pépins de courge font partie, sans aucun doute, des remèdes naturels dont l’utilisation est fortement répandue. La découverte de ses vertus thérapeutiques remonte à des milliers d’années avant notre ère. Nombreuses sont les civilisations qui ont reconnu leur capacité à traiter diverses maladies, telles que troubles de la miction, irritation de la vessie, ou encore infection parasitaire intestinale. Certains peuples, comme les Amérindiens par exemple, les ont même baptisé du nom de « graines du fruit de la santé ». Il suffit à l’époque de les manger crus ou séchés, pour profiter de leurs bienfaits. Aujourd’hui, nous avons l’avantage d’avoir à notre disposition ces petites merveilles de la nature dans divers formats, –poudre, capsules, huile– plus faciles à consommer.

Présentation des pépins de courge

Issus de l’une des variétés de cucurbita

Pépins de courge, issus de la variété Cucurbita pepo ou citrouille
Pépins de courge, issus de la variété Cucurbita pepo ou citrouille

Les pépins de courge, comme leur nom laisse entendre, sont issus de la courge, une plante potagère appartenant à la famille des Cucurbitacées qui nous vient du continent américain. Le terme « courge », ou très rarement « cougourde », est utilisé pour appeler les différentes variétés de cucurbita et leurs fruits comestibles. Seulement quatre d’entre elles sont cultivées en Europe pour leurs graines oléagineux et leurs fruits appréciés en cuisine. Il s’agit des variétés :

Cucurbita maxima, communément appelé potiron. Ses graines sont grandes allant de 20 à 30 mm de long, lisses, et légèrement bombées, de couleur blanche.
Cucurbita ficifolia, connu sous le nom de courge de Siam. Ses graines noires s’étalent sur 20 mm de long environ.
Cucurbita pepo, que nous appelons habituellement citrouille ou courgette. Cette variété a des petites graines lisses de couleur beige à verte foncée, avec une taille de 7 à 10 mm de long et une enveloppe particulièrement fine.
Curcubita moschata, ou la courge musquée. Celle-ci possède des pépins aplatis et ovales, de couleur grise brune à ocre, avec une surface foncée pelliculeuse, marquée ou ondulée.

Les graines de courge dont il est question ici sont celles de l’espèce pepo, ou la fameuse citrouille.

Graines oléagineuses riches en nutriments

Les graines de la citrouille se distinguent de celles des autres espèces de courge pour leur teneur élevée en éléments nutritifs. Ce n’est donc pas étonnant si elles sont utilisées en phytothérapie. Près de 100 g de ces pépins renferment (1) :

– 49,05 g de lipides.
– 29,84 g de protéines.
– 6,5 g de fibres.
– 1,29 g de glucides.
– 0,74 g d’amidon.
– 2,03 g d’eau.
– Des minéraux et des oligoéléments, dont 1174 mg de phosphore, 788 mg de potassium, 550 mg de magnésium, 256 mg de sodium, 52 mg de calcium, 8.07 mg de fer, 7.64 mg de zinc, 4.49 mg de manganèse, et 0.0094 mg de sélénium.
– Des vitamines, dont 6,5 mg de vitamine C, 0.56 mg de vitamine E, 0.1 mg de vitamine B6 et 0.0045 mg de vitamine K.
– Des acides gras et des acides aminés.
Le tout pour un apport énergétique de 2401 kJ ou 574 kcal.

En cuisine ou en phytothérapie, les graines de courge peuvent être consommées directement sans problèmes. Il suffit de les concasser grossièrement et les manger crues, ou les incorporer dans les plats de salades, les soupes, les desserts ou encore les bols de mueslis. Elles se mangent aussi grillées ou cuites, mais une bonne partie des nutriments risquent de se perdre au cours de la cuisson.

L’huile de pépins de courge

Grâce à leur haute teneur en lipides, les graines de courge sont une excellente source d’huile, utilisée en phytothérapie et dans les préparations culinaires. Le terme « huile de pépins de courge » n’est pas vraiment très approprié, bien qu’on l’utilise aussi souvent. Mais on appelle plutôt cette huile, « huile de graines de courge ».

Historique et méthode d’extraction

Pour conserver toutes ses qualités, l’huile de graines de courge doit être extraite par une seule pression à froid. Grâce à cette méthode, cette huile vierge conserve tous ses nutriments et a un goût plus végétal.

Côté présentation, cette huile végétale présente une robe teintée de vert profond, légèrement rougeâtre qui laisse penser qu’elle a subi une pression à chaud. Une telle technique dégrade pourtant tous ses composants. L’huile de pépins de courge se consomme uniquement à froid, en raison de son point de fumée relativement bas, à 140°C. En effet, lorsque cette température critique est atteinte ou dépassée, non seulement ses composants se dégradent mais en plus des substances toxiques néfastes à l’organisme se forment à l’instar de l’acroléine et du benzopyrène.

Sur le plan historique, cette huile végétale fut produite en 1735 en Styrie, un Land du sud de l’Autriche. Elle ne sera reconnue et employée dans d’autres pays du globe qu’à partir des années 1970. Aujourd’hui, son utilisation dans les préparations culinaires et en phytothérapie est très courante, si traditionnellement elle ne servait qu’à rehausser le goût d’un velouté au potimarron.

Ses principaux composants

L’huile de graines de courge renferme en moyenne :

– 44 à 61 % d’acide linoléique, un acide gras essentiel polyinsaturé du groupe oméga-6 qui joue un rôle important dans la formation de la membrane cellulaire.
– 14 à 41 % d’acide oléique ou oméga-9, un acide gras monoinsaturé. C’est non seulement un aliment énergétique, mais également un protecteur vis-à-vis des maladies cardiovasculaires grâce à sa capacité de réduire à son niveau normal le taux de cholestérol sanguin.
– 5 à 15 % d’acide α-linolénique ou AAL, un acide gras essentiel du groupe oméga-3 qui a un effet bénéfique sur les membranes cellulaires, l’élasticité des vaisseaux sanguins, la tension artérielle et le système immunitaire.
– 6 à 13 % d’acide palmitique ou acide cetylique, qui est un acide gras saturé dont la consommation doit être modérée. C’est une excellente source d’énergie pour l’organisme mais qui à forte dose peut augmenter les risques d’accidents cardiovasculaires.
– 4,5 à 8 % d’acide stéarique, un acide gras insaturé également une source d’énergie pour l’organisme. Celui-ci a, cependant, un effet très faible sur les lipides plasmatiques et sa consommation n’est pas néfaste à la santé.
– Jusqu’à 2 % d’acide gamma-linolénique ou GLA, un acide gras essentiel du groupe oméga-6, qui est reconnu scientifiquement capable de maintenir un taux de cholestérol sanguin normal, et de contribuer au développement normal des enfants. (2)

L’huile de graines de courge contient aussi de la vitamine E, des minéraux et des stérols.

Quelles sont les bienfaits des pépins de courge selon la science ?

Sont-ils efficaces contre l’hypertrophie bénigne de la prostate ?

Pépins de courge, indiqués en cas d'hypertrophie bénigne de la prostate
Pépins de courge, indiqués en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate

La Commission Européenne, comme l’Organisation Mondiale de la Santé, reconnait les effets bénéfiques des graines de courge pour le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Les publications scientifiques qui ont mis en avant cette propriété médicale ne manquent pas également. La plupart d’entre elles les ont, toutefois, combiné avec d’autres plantes médicinales comme le palmier nain par exemple au cours de leurs expérimentations. Compte tenu de l’action de ce dernier sur l’hypertrophie bénigne de la prostate, il est difficile d’attribuer tous les pouvoirs aux pépins de citrouille.

Un essai clinique datant de 2009 a donné des preuves plus convaincantes quant à l’efficacité de ces graines oléagineuses. Cette expérience randomisée en double aveugle avec contrôle placebo a été menée sur 47 patients avec une moyenne d’âge de 53,3 ans, souffrant d’hypertrophie bénigne de la prostate de Score International de Symptômes supérieur à 8. Ces sujets ont été départagés en quatre groupe A, B, C, D et reçu pendant 12 mois une certaine dose d’huile végétale ayant des effets bénéfiques sur le prostate.

Le groupe A a été soumis à des placebos de 320 mg par jour, le groupe B 320 mg d’huile de graines de courge, le groupe C 320 mg d’huile de palmier nain, et le groupe D un mélange de ces deux huiles végétales à une dose de 320 mg par jour également. Après 3 mois de traitement, il a été remarqué une baisse non négligeable des symptômes chez les groupes B, C et D. La qualité de vie des patients du groupe B et C a été nettement plus meilleure après 6 mois. Les chercheurs ont noté une réduction du volume de la prostate et une augmentation du débit urinaire à la fin de l’expérimentation. Les résultats n’ont pas été très significatifs chez les groupes soumis au mélange d’huiles. (3)

Sont-ils une solution contre la calvitie ?

Pépins de courge stimule la pousse des cheveux, en cas de calvitie
Pépins de courge stimuleraient la pousse des cheveux, en cas de calvitie

Nombreuses publications ont mis en évidence le pouvoir de l’huile de graines de courge à inhiber l’action de l’enzyme responsable de la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT) –dite 5-alfa-réductase– chez des rats de laboratoires. Rappelons que cette hormone masculine, lorsque sa teneur dans l’organisme est trop élevée, peut perturber la croissance des cheveux, les affine et favorise leur chute. Des chercheurs ont donc essayé de l’utiliser chez l’Homme pour vérifier cette hypothèse.

Au cours de cet essai clinique randomisé en double aveugle avec contrôle placebo, 90 hommes adultes âgés de 20 à 65 ans souffrant d’alopécie androgénétique, ou calvitie, légère à modérée ont été partagés au hasard en deux groupes, dont l’un recevait 400 mg d’huile de graines de courge par jour et l’autre du placebo de la même quantité pendant 24 semaines. Pour garantir la fiabilité des résultats, ces patients n’ont pris aucun traitement à effet inhibiteur de l’activité de l’enzyme 5-alfa-réductase trois mois avant l’expérience.

Pour des raisons de sécurité et de santé, seulement 76 patients, soit 84,4 % d’entre eux, ont pu aboutir leur traitement jusqu’à la fin. Vers la fin de la 12 ème semaine et au terme du traitement, la pousse des cheveux de ces patients et le diamètre de leurs tiges capillaires ont été évalués par la technique de phototrichographie. Des différences significatives ont été remarquées entre ces deux résultats. Les scientifiques ont aussi noté que le volume total des cheveux des patients appartenant au premier groupe – autrement dit ceux soumis à l’huile de graines de courge – a augmenté en moyenne de 30 à 40 %. Seulement une augmentation de 5 % du volume capillaire en moyenne a été remarquée chez le groupe traité au placebo. (4)

Les résultats de ces études sont particulièrement encourageants, mais d’autres essais cliniques sont essentiels pour confirmer cet effet contre la calvitie. Il nous faut d’autres preuves scientifiques avant de pouvoir confirmer ce bienfait.

Sont-ils un remède en cas de surcharge lipidique ?

L’huile de graines de courge fait partie des huiles végétales recommandées pour réduire le taux de lipides sanguin, selon diverses études scientifiques, de par sa haute teneur en acides gras insaturés.

Un de ces essais cliniques a comparé son action par rapport à celle du beurre de cacao. Au cours de l’expérience qui a duré 20 semaines, les individus testés ont été soumis à un régime alimentaire enrichi en beurre de cacao ou en huile de graines de courge vierge ou bien raffinée. Au bout de ces 29 semaines, il a été remarqué par le biais d’une analyse sanguine une baisse des taux de LDL et de triglycérides chez tous les sujets testés, avec des résultats plus significatifs chez ceux ayant consommé de l’huile de graines de courge vierge. Cette huile végétale aurait, par ailleurs, réduit les risques d’athérosclérosse et de stéatose hépatique non alcolique. Les chercheurs ont aussi souligné que cette huile a exercé des effets anti-inflammatoires. (5)

Les quelques études menées sur des modèles animaux et sur un faible échantillon d’humains ne suffisent pas malheureusement pour confirmer cet effet contre la surcharge lipidique. Des preuves supplémentaires sont essentielles avant de conclure sur quoi que ce soit.

Quels sont leurs autres bienfaits thérapeutiques ?

Les graines de courge possèderaient d’autres propriétés médicinales encore peu connues du grand public, telles que leur capacité à soulager les symptômes indésirables de la ménopause chez la gent féminine. L’utilisation de leur huile ou le simple fait de les consommer crues permettraient de lutter contre les bouffées de chaleur, de baisser la pression artérielle et d’apaiser les douleurs articulaires. Une étude scientifique a même parlé de leur effet protecteur contre le cancer du sein du fait de la présence de phytoœstrogène dans leur composition (6)

L’huile extraite de ces graines oléagineuses serait aussi indiquée pour combattre les troubles du sommeil d’après d’autres scientifiques. Cette publication de 2007 a souligné dans ses grandes lignes la présence de tryptophane parmi la liste de ses composants actifs, un acide aminé essentiel connu scientifiquement capable de stimuler la production de sérotonine dans l’organisme et favoriser ainsi l’endormissement. Consommer cette huile végétale en complément à l’alimentation aiderait aussi les sujets anxieux et dépressifs, selon la même revue. (7)

Enfin, grâce à la vitamine E qu’elle contienne, cette huile pourrait être appliquée localement pour apaiser les irritations cutanées, améliorer la structure de la peau et traiter les problèmes tels que psoriasis, eczéma et acné. Les preuves scientifiques manquent malheureusement pour valider tous ces bienfaits santé. Nous avons besoin de plus de preuves plus solides avant de pouvoir les confirmer ici.

 

Bien choisir ses pépins de courge en gélules

Les gélules de pépins de courge sont préférables aux autres formats dans lesquels ces remèdes naturels sont proposés. Les graines décortiquées sont, en effet, sujettes au rancissement du fait de la présence d’acides gras insaturés et polyinsaturés dans leur composition. Pour une meilleure conservation, il faut les garder au réfrigérateur.

Il en est de même pour l’huile de graines de courge, mieux vaut opter pour les gélules qui sont plus faciles à consommer et ont une durée de vie plus prolongée. Il faut s’assurer, cependant, que l’huile ait été pressée à froid. Autrement, les substances antioxydantes qu’elle contient sont épuisées et l’huile devient rance, impropre à la consommation.

Les produits bio sont recommandés, pour bénéficier de produits dépourvus de substances chimiques et de pesticides.

Pépins de courge : Quelle est la posologie efficace ?

Pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate ou les autres maladies mentionnées dans ce guide, il faut dans les 10 g de graines séchées de courge concassées ou réduites en poudre, par jour.

Pour les compléments alimentaires proposés sous forme de gélules, la posologie varie entre 500 mg et 1 000 mg par jour en fonction de l’importance de la maladie à traiter. Ces suppléments sont à prendre au moment des repas. Afin de limiter les risques d’effets secondaires, il est conseillé de toujours demander l’avis d’un médecin avant de débuter un traitement. Seul ce professionnel saura vous conseiller sur le dosage adéquat. Attention, la prise de compléments alimentaires requiert une surveillance médicale.

Références :

(1) D’après les bases de données de l’USDA (United States Department of Agriculture).
(2) Dossier : « Décision des autorités de santé européennes concernant les compléments alimentaires à base d’acides gras ». EFSA (European Food Safety Authority) et la Commission Européenne. 2012.
(3) Hong H, Kim CS, Maeng S. Effects of pumpkin seed oil and saw palmetto oil in Korean men with symptomatic benign prostatic hyperplasia. Nutr Res Pract . 2009 Winter; 3(4):323-7.
(4) Young Hye C., Sang YL., Dong WJ., Eun JC., Yun Jin K., Jeong GL., Yu Hyeon Yi, et Hyeong SC. « Effect of Pumpkin Seed Oil on hair growth in men with Androgenetic Alopecia: A randomized, double-blind, placebo-controlled trial ». Evid Based Complement Alternat Med. 2014;2014:549721.Published online 2014 Apr 23.doi:10.1155/2014/549721.PMCID: PMC4017725.
(5) Morrison MC, Mulder O, Starvo PM, Suárez M, Arola-Arnal A, Van Duyvenvoorde W, Kooistra T, Wielinga PY, et Kleeman R. « Replacement of dietary saturated fat by PUFA-Rich Pumpkin Seed Oil attenuates non-alcoholic fatty liver disease and Atherosclerosis development, with additional health effects of virgin over refined oil » PLoS One. 2015 Sep 25;10(9):eo139196.doi:10.1371/journal.pone.0139196.eCollection 2015.
(6) Richter D, Abarzua S, Chorbak M, Vrekoussis T, Weissenbacher T, Khun C, Schulze S, Kupka MS, Friese K, Briese V, Piechulla B, Makrigiannakis A, Jesche U et Dian D. « Effects of phytoestrogen extracts isolated from pumpkin seeds on estradiol production and ER/PR expression in breast cancer and trophoblast tumor cells ». Nutr Cancer. 2013;65(5):739-45.
(7) Craig H, Susan H, Joan McK. « Protein-source tryptophan as an efficacious treatment for social anxiety disorder : A pilot study ». Canadian Journal of Physiology and Pharmacology. 10 Oct 2007.